Europaudvalget 2005-06
2727+2728 almindelige anl. Bilag 3
Offentligt
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Pour une force européenne
de protection civile : europe aid
Rapport de Michel Barnier
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Mai 2006
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Pour une force européenne
de protection civile : europe aid
Rapport de Michel Barnier
ancien Ministre français des Affaires étrangères
ancien Commissaire européen
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José Manuel Barroso, Président de la Commission européenne et Wolfgang Schüssel, Président du
Conseil européen me permettent, avec cette mission commune, de proposer un projet dont la
valeur ajoutée européenne est évidente, urgente. Le Parlement européen de son côté a souvent
appelé à cette nouvelle forme de solidarité.
Cette mission m'a aussi permis de retrouver beaucoup de celles et de ceux avec lesquels j'ai eu le
plaisir de travailler comme membre de la Commission ou comme Ministre. Je veux leur exprimer
ma gratitude personnelle ainsi qu'à tous les fonctionnaires européens qui m'ont aidé de leurs
conseils et de leurs idées. Parmi eux, je veux remercier en particulier Jean-Marc Pisani, compétent
et disponible, rapporteur de ces quatre mois de mission et Isabelle Richard-Misrachi, fidèle et
efficace.
Les 12 propositions contenues dans ce rapport sont écrites sous ma seule responsabilité. A ce
stade elles n'engagent que moi. Je les ai préparées avec le souci d'être réaliste et lucide. Réaliste
sans doute pour tenir compte de certaines réserves et de quelques prudences. Mais réaliste aussi
par rapport aux crises et aux catastrophes qui très probablement sont devant nous.
Enfin, pour mesurer correctement la portée de ces propositions, il faut les inscrire dans la perspec-
tive du futur Ministre européen des affaires étrangères. Cette fonction est prévue dans le texte du
Traité constitutionnel. D'une manière ou d'une autre, il faut la mettre en œuvre dans les prochaines
années. C'est pour cette raison que j'ai échelonné ces 12 propositions dans un calendrier de quatre
ans avec les étapes et les flexibilités qui permettront à chacun des Etats membres et, je l'espère,
des citoyens européens, de les comprendre et de les soutenir.
ancien Ministre français des Affaires étrangères
ancien Commissaire européen
le 9 mai 2006
Pour une force européenne de protection civile :
europe aid
3
Remerciements
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Sommaire
Introduction : le besoin d'Europe
Douze propositions pour améliorer la réponse
de l'Union européenne aux crises
1. Une force européenne de protection civile : «europe aid»
2. L'appui de cette force sur les sept régions ultrapériphériques
de l'Union européenne
Pour une force européenne de protection civile :
europe aid
7
11
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17
18
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21
22
23
24
24
25
3. La création d'un Conseil de Sécurité Civile et un renforcement
du rôle du Conseil Affaires Générales et Relations Extérieures
4. Un «guichet unique» de la réponse humanitaire
5. Une «approche européenne intégrée» pour anticiper les crises
6. La spécialisation de 6 délégations régionales de l'Union européenne
dans la gestion des crises
7. Un système d'information clair pour le citoyen européen
8. Une mutualisation des ressources consulaires
9. La création d'équipes consulaires volantes
10. La mise en place de «consulats européens»
dans quatre zones expérimentales
11. L'élaboration d'un code consulaire européen
12. La spécialisation de laboratoires contre le bioterrorisme
et pour l'identification des victimes
4
Calendrier de mise en œuvre des 12 propositions
26
Rapport technique : état des lieux et analyse des besoins futurs
Introduction
Les situations de crise et les instruments actuels de l'Union européenne
1. Les situations de crise
A. Les catastrophes naturelles
B. Les crises humanitaires complexes
C. Les conflits
2. Les instruments dont dispose l'Union européenne
A. Pour anticiper les réponses aux crises
B. Pour répondre dans l'urgence
C. Pour préparer l'action à long terme
Pour
1.
2.
3.
4.
5.
l'avenir : mieux évaluer les besoins
Pour améliorer la qualité de la réponse européenne aux crises
Quels besoins dans la réponse de la protection civile?
Quels besoins dans la réponse humanitaire?
Quels besoins pour les réponses aux crises politiques?
Quels besoins pour l'assistance au citoyen européen?
31
31
33
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33
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Annexes
Annexe 1 : Lettre de mission
Annexe 2 : Instruments à disposition de l'Union européenne
Annexe 3 : Réhabilitation et assistance à la reconstruction aux pays affectés
par le Tsunami
Annexe 4 : Liste des entretiens réalisés
Annexe 5 : Liste des documents consultés
51
51
52
53
54
60
Pour une force européenne de protection civile :
europe aid
5
Cartes et schémas
Carte n°1 : Interventions du MIC à l'intérieur et à l'extérieur
de l'Union européenne depuis 2002
Carte n°2 : Interventions et bureaux régionaux d'ECHO en 2005
Carte n°3 : Présence des délégations de la Commission européenne
dans le monde et présence relative des Etats membres
Carte n°4 : Opérations civile de gestion de crise et actions du mécanisme
de réaction rapide (2001-2006)
Schéma n°1 : Quelques exemples de catastrophes naturelles et de crises
causées par l'homme à l'intérieur et à l'extérieur de l'UE (1999-2006)
Schéma n°2 : Cycle de la crise
16
21
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34
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Introduction
Le besoin d'Europe
«L'Europe ne se fera pas d'un coup ni dans une construction
d'ensemble: elle se fera par des réalisations concrètes
créant
d'abord une solidarité de fait.»
Robert Schuman, 9 mai 1950
Le Président du Conseil de l'Union européenne Wolfgang Schüssel et le Président de la Commission
européenne José Manuel Barroso m'ont demandé, au mois de janvier 2006, d'établir un rapport
sur la réponse de l'Union européenne aux grandes crises transnationales pour le Conseil européen
de Juin.
Depuis le tsunami du 26 décembre 2004, l'Union européenne veut en effet, aux côtés d'autres
acteurs et en premier lieu des Nations Unies, améliorer sa réponse aux crises. Dès Janvier 2005, un
plan d'action a servi de base à ses travaux. Depuis, les Présidences successives de l'Union euro-
péenne ont montré une volonté d'améliorer les moyens de la solidarité européenne tant à l'intérieur
qu'à l'extérieur de l'Europe.
Le coût de la «non Europe» en matière de gestion de crise
est trop élevé, comme en témoigne
justement la tragédie du tsunami. D'abord l'addition des réponses individuelles organisées dans
l'urgence n'est pas équivalente à une réponse européenne planifiée, organisée et testée en fonc-
tion de scénarios précis. Ensuite, la multiplication des réponses conduit à un manque d'impact et
de visibilité de l'Union européenne sur le terrain faute de coordination. Seule une organisation
réelle des capacités de protection civile et de l'assistance consulaire des Etats membres, appuyée
sur des scénarios, des formations et des exercices communs, permettra de préparer une réponse
moins coûteuse et plus efficace pour l'Union européenne.
Pour élaborer ce rapport prospectif, j'ai bien sûr tenu compte de l'état d'avancement des nomb-
reux travaux engagés au Conseil (notamment au niveau du Comité des Représentants Permanents)
et à la Commission. J'ai eu des entretiens avec plusieurs Etats membres. La Commission et le Secré-
tariat Général du Conseil ont aussi alimenté cette réflexion.
Finalement, j'ai voulu inscrire les travaux en cours dans une
perspective politique.
J'ai donc pris le risque délibéré de situer mes propositions et le calendrier qui les soutient à un
horizon de moyen terme, celui de 2010, c'est-à-dire à un moment où, d'une manière ou d'une
autre, les pays de l'Union européenne auront créé
le poste de Ministre européen des Affaires
Etrangères, prévu par la Constitution, qu'ils ont voulu et accepté tous ensemble à Rome.
A ce moment-là, le Conseil, la Commission et les Etats membres travailleront mieux ensemble pour
l'action extérieure de l'Union européenne. Aussi je souhaite qu'en lisant ces pages, chacun fasse le
même effort pour se projeter dans cet horizon de moyen terme. Ce n'est que de cette manière que
nous pourrons dépasser les blocages et les insuffisances actuelles. Je souhaite aussi que d'ici là
nous n'ayons pas besoin de nouvelle catastrophe pour faire évoluer nos mentalités, nos moyens
et nos compétences dans le bon sens.
Ma lettre de mission
1
pose la question de savoir ce que l'Union européenne peut améliorer en
particulier lorsqu'une crise importante éclate
en dehors de l'Union européenne.
Pour une force européenne de protection civile :
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7
1. Annexe 1 – Lettre de
mission du Président
Barroso et du Président
Schüssel
Introduction : le besoin d’Europe
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Les crises extérieures ont en effet une dimension spécifique par rapport aux crises internes à l'Union, car :
y
Elles concernent des
Etats souverains,
libres de décider de la réponse à apporter à une crise et
de solliciter ou non une aide extérieure.
y
La Présidence de l'Union européenne
coordonne politiquement la réponse en étroite colla-
boration avec les
Nations Unies
et avec les
autorités nationales et locales du pays tiers
et avec
les
Organisations Non Gouvernementales.
Comment améliorer la rapidité et l'efficacité de la
décision entre tous ces acteurs?
y
Les
outils à disposition de l'Union
sont multiples. Naturellement, les moyens nationaux ou
régionaux de protection civile peuvent être sollicités. Dans tous les cas nous sommes présents à
travers l'aide humanitaire, coordonnée au niveau international par les Nations Unies, et relayée au
niveau européen par ECHO
2
. Enfin, les programmes de reconstruction de l'Union européenne sont
mis en oeuvre. Comment améliorer la mutualisation et les synergies entre ces différents moyens?
y
Ces crises souvent lointaines dépassent le cadre d'un seul pays et nécessitent une
projection de
capacités.
Cette projection d'hommes et de moyens fait défaut aujourd'hui.
y
Enfin, elles requièrent une
assistance consulaire,
car les citoyens européens lorsqu'ils sont éloi-
gnés de leur Etat d'origine, sont naturellement plus vulnérables. En 2003, on comptait plus de
30 millions de séjours d'européens à l'étranger. La diminution des prix du transport aérien contribuera
à augmenter encore ce chiffre dans les années qui viennent. Le tsunami de l'Océan indien du
26 décembre 2004 a fait environ 200 000 morts et plusieurs milliers de disparus. Dans la seule
Thaïlande, 2 500 touristes étrangers dont beaucoup d'européens ont été tués. Les Etats membres
de l'Union européenne veulent-ils et peuvent-ils ensemble améliorer l'assistance qu'ils apportent à
leurs citoyens en difficulté?
Evidemment, si en suivant les propositions de ce rapport les Etats membres et les institutions euro-
péennes choisissent d'améliorer fortement notre réponse en matière de protection civile,
cela
vaudra aussi bien pour les crises externes et lointaines que pour les catastrophes à l'intérieur
même du territoire européen.
En 1999, les tremblements de terre ont touché en même temps la
Turquie et la Grèce. Il faut se souvenir qu'en 1908 un autre tremblement de terre et un autre raz de
marée avaient détruit la ville de Messine en Sicile et provoqué 100 000 victimes. La catastrophe de
Tchernobyl il y a tout juste vingt ans, à côté de l'Union, a touché toute l'Europe. Nous savons désor-
mais, après les attentats de Londres et Madrid, qu'un «11 septembre européen» est possible.
Pour une force européenne de protection civile :
europe aid
8
2. Direction Générale de
l'aide humanitaire de la
Commission européenne
Le besoin d'Europe
Les citoyens de nos pays ont besoin de
nouvelles preuves de la «valeur ajoutée» de l'Europe.
Ils nous l'ont même dit brutalement par leurs votes en France et aux Pays-Bas.
Qu'il s'agisse des tremblements de terre ou des grandes tempêtes de 1999, des naufrages de l'Erika
ou du Prestige au large de nos côtes, des inondations d'Europe centrale en 2002 et cette année
encore; qu'il s'agisse des tragédies du tsunami et du Pakistan,
chaque fois la solidarité euro-
péenne est attendue, l'Union est interpellée et les Etats membres sollicités.
Evidemment une meilleure réponse européenne à ces crises va à la rencontre d'un vrai devoir d'as-
sistance en même temps qu'elle répond à une attente politique des citoyens. Elle est enfin au cœur
même du projet européen depuis cinquante ans.
Depuis 1950, il s'agit bien de solidarité entre
les peuples européens mais aussi de notre solidarité avec les autres peuples du monde.
Ce n'est pas un hasard si l'on retrouve cette exigence de solidarité dans deux initiatives récentes :
y
le
fonds de solidarité de l'Union européenne
mis en place en 2002 sur proposition de la
Commission Prodi au lendemain des inondations qui ont touché l'Allemagne, la République
Tchèque et l'Autriche. Il peut mobiliser chaque année 1 milliard
pour aider les régions euro-
péennes sinistrées.
y
le
projet de constitution européenne
propose pour sa part l'institution d'une
clause de solida-
rité
entre les Etats membres de l'Union dans son Article I-43. Cette clause prévoit que l'Union euro-
péenne mobilise tous les moyens à sa disposition, y compris militaires, pour protéger les institu-
tions démocratiques et la population civile en cas d'attaque terroriste et en cas de catastrophe
naturelle ou d'origine humaine.
Introduction : le besoin d’Europe
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Au-delà de notre continent, les mêmes besoins s'expriment et les mêmes preuves sont deman-
dées : l'instabilité internationale, les nouvelles menaces et les risques écologiques nous y obligent.
Les citoyens nous le demandent : de manière constante, et encore récemment en décembre 2005
3
,
les citoyens européens soutiennent à 77% une politique de sécurité et de défense commune et à
68% une politique extérieure commune.
Javier Solana a clairement identifié les cinq grandes menaces qui pèsent sur l'Europe
4
: terrorisme,
prolifération des armes de destruction massive, conflits régionaux, Etats défaillants, crime orga-
nisé. Les gouvernements des Etats de l'Union européenne ont tous et chacun le devoir de se
protéger et de répondre à ces nouvelles menaces géopolitiques. Leur intérêt est également de le
faire aussi ensemble.
Pour une force européenne de protection civile :
europe aid
9
Les Traités étant ce qu'ils sont et les risques aussi,
nous pouvons et nous devons trouver la
volonté et les moyens de mieux agir ensemble maintenant.
Mais d'une manière ou d'une autre, tôt ou tard, nous aurons besoin des réponses apportées par
le projet de Traité établissant une Constitution pour l'Europe, et en particulier des innovations
suivantes :
1.
un
ministre européen des affaires étrangères
sous l'autorité duquel tous les services respon-
sables de l'action extérieure (les relations extérieures, l'aide au développement, et l'aide humani-
taire) seront regroupés; un
service européen pour l'action extérieure
pour appuyer son mandat
(article III-296).
2.
la
clause de solidarité
(article I-43) évoquée plus haut, ainsi que ses modalités d'application
(article III-329).
3.
une
politique européenne pour la prévention des catastrophes naturelles et la protection
civile
(article III-284).
4.
une
action de l'Union pour l'aide humanitaire
dans le cadre des principes et objectifs de l'action
extérieure de l'Union (article III-321).
5.
une politique de
santé publique
qui permette notamment de lutter contre les grands fléaux
(article III-278).
6.
les
coopérations renforcées
(article I-44 et III-416 à III-423) qui permettent plus facilement
aux Etats membres volontaires d'aller plus loin et plus vite.
3. Eurobaromètre n°64
Décembre 2005
4. Stratégie européenne
de Sécurité, proposée par
le Secrétaire Général/Haut
Représentant Javier Solana
et adoptée par les chefs
d'Etat et de Gouvernement
au Conseil européen de
Bruxelles le 12 décembre
2003
5. Ces éléments sont
développés dans le rapport
technique pages 37-40
6. Décision du Conseil du
23 octobre 2001 instituant
un mécanisme commu-
nautaire de protection
civile
7. Voir rapport technique
pages 40-42
8. Règlement du Conseil
du 26 février 2001,
créant un mécanisme de
réaction rapide
Ce que fait déjà l'Europe
Dès le début des années 1990, l'Union européenne a mis en œuvre une
réponse à l'urgence
5
. C'est
en 1992 qu'est créé l'Office d'aide humanitaire (ECHO). La Commission – tout comme certains Etats
membres – est déjà très active dans le cadre du «Good Humanitarian Donorship Initiative» et dans
le cadre des «Groupes d'appui des donateurs» du Comité International de la Croix Rouge et du
Bureau des Affaires Humanitaires des Nations Unies.
En 2001 Margot Wallström, alors Commissaire en charge de l'environnement, a proposé un méca-
nisme communautaire de protection civile, qui permet de déclencher la solidarité à la fois quand
une crise éclate sur le territoire de l'Union européenne et en cas de crise extérieure. Cette solida-
rité s'exprime aujourd'hui, au cas par cas, par une mise en commun de certaines ressources dispo-
nibles des Etats membres (transport, équipement, équipes médicales, etc.). Il s'agit de répondre
aux conséquences des catastrophes naturelles
6
et des catastrophes causées par l'homme (accident
industriel ou maritime, attaque terroriste, etc.).
Enfin, l'Union européenne a cherché à consolider et à
accompagner dans le temps sa réponse
à l'urgence
7
. Préparer la reconstruction et stabiliser des situations politiques fragiles font partie
des actions majeures de l'Europe. L'aide humanitaire et le mécanisme de réaction rapide
8
jouent
leur rôle; les grands programmes de reconstruction aussi.
En outre, depuis 2003 sous l'impulsion de Javier Solana et du Conseil de l'Union européenne, les
opérations civiles de gestion de crise dans le cadre de la Politique Extérieure de Sécurité et de
Introduction : le besoin d’Europe
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Défense (PESD), ont encore complété ce dispositif et ont permis de répondre efficacement à des
crises qui comprennent une dimension de politique étrangère et de sécurité commune. Dans ce
cadre, douze missions sont actuellement conduites par exemple dans les Balkans en Bosnie, en
Palestine à Rafah ou encore en Indonésie à Aceh.
A partir de cet acquis et en tirant les leçons, je me suis attaché à faire douze propositions opéra-
tionnelles et concrètes. Celles-ci répondent à
trois préoccupations :
1.
améliorer l'efficacité de l'aide humanitaire et de la protection civile,
2.
mieux protéger et assister les citoyens européens,
3.
renforcer la cohérence d'ensemble.
Pour une force européenne de protection civile :
europe aid
Schéma n°1:
Quelques exemples de catastrophes naturelles et de crises causées
l'homme à l'intérieur et l'extérieur de
de
(1999-2006)
Schéma n°2: Quelques exemples de catastrophes naturelles et de crises causées
par
par l’homme à l’intérieur
à
et à l’extérieur
l'UE
l’UE (1999-2006)
1999
août
oct.
déc.
2000
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oct.
déc.
2002
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oct.
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2003
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juin
Earthquake in Turkey and Greece
Humanitarian crisis in Somalia
Erika Oil Tanker
UK, Foot and Mouth Crisis
9,11
WHO issues a global alert on SARS
Floodings in Central and Eastern Europe
Spain: oil tanker Prestige sinks
Darfur crisis
Earthquake in Algeria
Forest fires in France
Forest fires in Portugal
Floodings in France (Arles)
Earthquake in Iran (Bam)
Avian Flu
Earthquake in Northern Morocco
Madrid bombings
Tsunami in SE Asia
Severe snow storms in Sweden
Severe snow storms in Albania
Marburg virus infection outbreak
Floodings in Romania
Floodings in Bulgaria
Floodings in Georgia
Floodings in Kyrgyzstan
Bombings in Egypt (Charm el-Cheick)
London bombings
Food crisis in the Sahel (mainly Niger)
Niger food crisis
Floodings in Bulgaria and Romania
Fires in Portugal
Hurricane Katrina - Floodings in Louisiana
Earthquake in Pakistan (Kashmir)
Food crisis in Kenya
Two tankers collide in front of Cherbourg (ECE)
Mudslide in the Philippines
Floodings in Romania
Bombings in Egypt (Dahab)
1999
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déc.
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août
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août
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déc.
2004
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août
oct.
déc.
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2006
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Introduction: le besoin d’Europe
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Douze propositions pour
améliorer la réponse de l'Union
européenne aux crises
Nos
douze propositions
pour améliorer la réponse de l'Union européenne aux crises s'appuient
sur les éléments développés dans la seconde partie du rapport et sur l'état des travaux et réflexions
en cours au Conseil, à la Commission, au Parlement européen et dans les Etats-membres.
Ces propositions font largement appel au
volontariat des Etats membres
et sont échelonnées
dans le temps selon un
calendrier de quatre ans.
Nous proposons :
Pour une force européenne de protection civile :
europe aid
11
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
une force européenne de protection civile : «europe aid»
l'appui de cette force sur les sept régions ultrapériphériques de l'Union
européenne
la création d'un Conseil de Sécurité Civile et un renforcement du rôle
du Conseil Affaires Générales et Relations Extérieures
un «guichet unique» de la réponse humanitaire
une «approche européenne intégrée» pour anticiper les crises
la spécialisation de six délégations régionales de l'Union européenne
dans la gestion des crises
un système d'information clair pour le citoyen européen
une mutualisation des ressources consulaires
la création d'équipes consulaires volantes
10.
la mise en place de «consulats européens» dans quatre zones
expérimentales
11.
l'élaboration d'un code consulaire européen
12.
la spécialisation de laboratoires contre le bioterrorisme
et pour l'identification des victimes
Douze propositions pour améliorer la réponse de l’Union européenne aux crises
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1. Nous proposons de créer une force européenne
de protection civile : «europe aid»
Nous savons que le mécanisme communautaire de protection civile
9
a constitué un progrès indé-
niable pour améliorer la coordination des forces de protection civile des Etats membres que la
crise soit interne ou externe à l'Union. Pourtant il repose encore trop sur le principe de la sponta-
néité de la réponse.
Nous constatons que, plus d'un an après la tragédie du tsunami, il n'existe, au niveau européen,
ni scénarios ni protocoles d'action
systématiques pour répondre aux sept grands risques
suivants :
les tremblements de terre et tsunami ; incendies et feux de forêts ; inondations et
glissements de terrain ; accidents industriels et nucléaires ; attaques terroristes ; cata-
strophes maritimes ; grandes pandémies.
Et cela est vrai
tant pour les crises internes que
pour les crises externes
dont les scénarios devraient intégrer aussi les besoins liés à l'action
humanitaire.
Par ailleurs, les
moyens nationaux existants
ne sont pas mutualisés par l'Union européenne. Le
paradoxe est que ces ressources nationales et régionales existent; les capacités des Etats membres
à organiser et prévenir les risques aussi notamment grâce aux cellules nationales de crise; l'Union
européenne dispose en outre de moyens d'observations satellitaires comme le système GMES.
Faute d'une organisation d'ensemble de la réponse européenne,
impliquant scénarios, proto-
coles et moyens identifiés, le coût de la non Europe est perceptible tant dans l'efficacité de la
réponse que sur un plan économique.
Seules une organisation préventive et une mutualisa-
tion des moyens existants permettront l'émergence d'une force européenne de protection
civile.
Pour une force européenne de protection civile :
europe aid
A.
Cette force européenne obéit aux
cinq principes suivants :
1.
La double subsidiarité, envers les Etats membres et envers les Nations unies :
la capacité
européenne de traiter les crises se fera dans le respect de l'organisation nationale, régionale et
locale de chaque Etat membre. La mise à disposition d'unités dans cette force de protection civile
européenne est respectueuse des
compétences nationales et régionales :
les ressources en
hommes et en matériels de cette force européenne seront gérées et entretenues par les Etats
membres au niveau national ou régional. Il ne sera pas question de centralisation de moyens à
Bruxelles.
Par ailleurs, cette force européenne de protection civile respecte le rôle de coordination des
Nations Unies. Elle permettra de
répondre favorablement à l'attente des Nations Unies,
qui
voient une claire valeur ajoutée à un pôle européen doté de capacités d'intervention plutôt qu'à
une multitude d'interventions nationales juxtaposées.
2.
Le volontariat et l'approche «de bas en haut» :
l'initiative vient de chaque Etat membre
désireux de participer à cette force.
Sur la base d'une méthode exposée schématiquement dans la seconde partie du rapport
10
, nous
avons
identifié des besoins
précis dans un
«menu»
correspondant à différents scénarios
«courants» de protection civile. L'ensemble des éléments de ce «menu» constitue une moyenne des
équipements et des équipes nationales dont l'Europe a besoin pour répondre et pour faire fonc-
tionner la force européenne.
Un calendrier précis et progressif
11
permet de passer d'une
mise à
disposition possible
à une
mutualisation effective
des capacités/unités opérationnelles.
L'Etat membre intéressé choisit sur une base volontaire un ou plusieurs éléments de cette force sur
le «menu», la finance et l'entretient sur son territoire national. Cette
approche en gestion délé-
guée
se fait de «bas en haut» sur demande volontaire de chaque Etat membre. Cette participa-
tion volontaire prendra naturellement en compte le besoin de spécialisation et de cohérence de
l'ensemble.
3.
La solidarité européenne :
en cas de crise déclarée en Europe ou à l'extérieur de l'Europe, les
moyens composant cette force sont affectés prioritairement au service d'une réponse européenne.
12
9. Voir carte n°1,
page 16. Interventions
du MIC à l'intérieur et à
l'extérieur de l'Union
européenne depuis 2002
10. Voir dans le rapport
technique, le chapitre
«Pour l'avenir : mieux
évaluer les besoins»,
la partie consacrée à
l'évaluation des besoins
pour la protection civile
pages 43-45
11. Pages 26-29
Douze propositions pour améliorer la réponse de l’Union européenne aux crises
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En cas de crise interne à un Etat membre, et lorsque ces moyens ne sont pas sollicités par l'Europe,
ils sont utilisés par l'Etat membre qui les entretient.
4.
La spécialisation :
les Etats membres se spécialisent dans la gestion d'un ou plusieurs risques
qui correspondent aux différents scénarios de protection civile (incendies, inondations, tremble-
ments de terre, etc.) identifiés précisément avec les moyens pour y répondre. Les Etats membres
peuvent s'unir et constituer un groupe de pays spécialisés dans la gestion d'un risque en consti-
tuant des unités utiles c'est-à-dire ayant une taille opérationnelle et fonctionnelle. Un exemple
récent de cette spécialisation est donné par cinq pays du sud de l'Union pour faire face au risque
incendie. A l'avenir, les pays côtiers de l'Union européenne pourraient aussi mutualiser leurs
ressources pour créer un corps européen de gardes côtes.
5.
L'ouverture :
cette force européenne sera ouverte aux pays qui participent déjà au Mécanisme
Communautaire de Protection civile (Bulgarie, Roumanie, Liechtenstein, Norvège et Islande) ainsi
qu'aux pays voisins de l'Union européenne comme la Suisse, la Russie ou la Turquie.
Pour une force européenne de protection civile :
europe aid
13
B.
La force européenne repose sur les
moyens existants des Etats membres.
Elle devra avoir
aussi la possibilité
d'acquérir des moyens additionnels confiés en gestion déléguée aux
Etats membres volontaires :
Les marées noires se reproduisent de manière récurrente dans l'histoire européenne de ces
dernières années (Erika, Prestige). L'Europe manque pourtant toujours de navires capables de
pomper le pétrole en haute mer par temps de tempête. De la même manière, elle ne dispose pas
de suffisamment de pompes à haut débit pour lutter contre les inondations. Pour les crises surve-
nues à l'extérieur de l'Europe, on recourt encore à la location d'appareils gros porteurs lors de
chaque crise plutôt que de consentir un investissement initial de quelques appareils. La question de
la disponibilité d'hélicoptères pour faire parvenir l'aide sur le théâtre de la crise est posée. Celle de
la disponibilité de canadairs et d'hélicoptères anti-incendie aussi. Il faudra finalement développer
rapidement l’interopérabilité des matériels de communication entre les forces de protection civile.
L'Union européenne devra, selon un programme pluriannuel,
faire l'acquisition
elle-même de ces
matériels – en particulier d'hôpitaux de campagne, de pompes à haut débit, d'avions de transport, et
de moyens sanitaires – qui seront
confiés en gestion déléguée aux Etats membres volontaires.
La question des
moyens aériens nécessaires pour le transport
est cruciale pour les transports
de longue distance vers les théâtres extérieurs. Elle doit être examinée en tenant compte des
systèmes existants (Nations Unies, OTAN) mais aussi de la visibilité européenne qu'il faut donner
à l'action extérieure de l'Union aux yeux des citoyens et du reste du monde.
En particulier, le
rôle complémentaire des moyens militaires
doit être analysé de manière systé-
matique dans les futurs scénarios et protocoles, afin de créer un maximum d'intégration et de
limiter les coûts générés par les déploiements d'urgence. Devant une situation d'urgence, il faut
d'abord évaluer si les moyens européens suffisent ou si d'autres besoins justifient que l'OTAN inter-
vienne également, notamment si nos partenaires américains et canadiens apportent une contri-
bution importante aux opérations de secours.
Les moyens européens doivent en tout état de cause être renforcés : 4 ou 5 Airbus A 400M (en
remplacement des Hercules C-130) et des appareils Casa, devraient être ainsi achetés pour
soutenir l'action humanitaire. Ils seraient déployés à partir d'une ou plusieurs bases multimodales.
Une collaboration étroite entre les Etats membres, le Secrétariat Général du Conseil, le futur
Centre opérationnel et l'Agence européenne de la Défense devrait être engagée.
C.
La force européenne est créée selon la
procédure
suivante :
1.
Le Conseil européen adopte la décision de principe de créer cette force européenne de protec-
tion civile. La Commission européenne propose la création d'une force européenne de protection
civile sur la base de l'article 308 du Traité des Communautés européennes, qui est la seule base
juridique en l'absence de Constitution. Cette proposition inclut la création d'un
Centre Opéra-
tionnel issu du MIC
ou «MIC renforcé» et d'un
Institut de Formation commun.
Douze propositions pour améliorer la réponse de l’Union européenne aux crises
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En l'absence d'unanimité dans l'année qui suit cette proposition, une
coopération renforcée
réunissant huit pays permettra d'aller de l'avant.
2.
Pour assurer la cohérence des moyens nationaux et leur adéquation aux besoins, le nouveau
Centre opérationnel
donnera un agrément technique aux propositions de participation des Etats
membres. Les Etats membres restent responsables de la conduite des opérations engagées avec
leurs moyens.
3.
La création du Centre Opérationnel ne nécessitera aucun transfert de compétences. Il est cons-
titué des équipes actuelles du MIC auxquelles s'additionnent des experts nationaux détachés, qui
y apportent leurs compétences professionnelles.
Pour une force européenne de protection civile :
europe aid
D.
La force européenne fonctionne autour d'un
Centre opérationnel
et d'un
Institut de forma-
tion pour la protection civile et l'aide humanitaire :
1.
Le
Centre opérationnel
prépare les scénarios et les protocoles en étroite collaboration avec les
cellules de crise des Etats membres et avec la cellule Civile Militaire pour prendre en compte l'ap-
port éventuel du transport stratégique pour soutenir logistiquement la force de protection civile
et l'action humanitaire. Il comporte un département pour le suivi et l'utilisation des capacités satel-
litaires dans trois domaines (navigation, communication et observation).
En suivant le
principe de l'approche «de bas en haut»,
le Centre opérationnel délèguera ou sous-
traitera tout ou partie de la préparation des scénarios à certains organismes spécialisés: ainsi le
Centre de Stockholm pour la prévention et le contrôle des maladies infectieuses pourrait établir le
scénario de lutte contre les pandémies en collaboration avec les Etats membres et la Direction
Générale pour la protection de la santé et des consommateurs de la Commission; certains Etats
membres, comme l'Italie qui a acquis une expertise particulière – le fonctionnement des salles de
crise du Ministère des Affaires Etrangères et de la protection civile en témoigne – pourraient aussi
partager leur expérience et élaborer des scénarios précis. Dans le même esprit, le Centre opéra-
tionnel prendra en compte les études et propositions élaborées dans le domaine de la prévision
et de la prévention par le Conseil et notamment par le coordonnateur européen contre le terro-
risme. Enfin, il organisera les exercices et entraînements communs en étroite collaboration avec
les Etats membres.
2.
Un
Institut de formation pour la protection civile et l'action humanitaire
sera mis en place.
Son futur site sera choisi par le Conseil. Il accueillera le personnel et les équipes nationales ou
régionales adhérentes à la force européenne, ainsi que les experts évaluateurs travaillant pour
l'Union européenne. Il formera les équipes d'évaluation unique (proposition 5). Cet institut de
formation sera également ouvert aux ONG et, selon certaines modalités, aux citoyens européens
volontaires disposant d'une expertise pour participer à des opérations d'assistance et de secours.
14
12. Rapport de M. Rolf
Berend et de
la Commission régionale
du Parlement européen
sur le Fonds de Solidarité
de l'Union européenne
(FSUE)
E.
La force européenne est financée de la manière suivante :
1.
Un
prélèvement annuel de 10% sur le Fonds de Solidarité de l'Union européenne
actuel-
lement doté d'un milliard d'Euro par an, dans le prolongement et l'esprit du rapport Berend
12
. Les
moyens et les matériels
du Centre opérationnel et de l'Institut de Formation seront ainsi achetés
selon un programme pluriannuel.
2.
Afin de
compléter l'effort des Etats membres et dans une perspective de cohésion entre
les vingt-cinq pays de l'Union européenne,
certains éléments de cette force pourraient, en
complément des capacités achetées directement par les Etats membres, être aussi financés au
moyen de ce prélèvement de 10% du fonds de solidarité de l'Union européenne.
Ces équipe-
ments seront placés en gestion déléguée dans les Etats membres.
3.
Le rapprochement de la protection civile et de l'aide humanitaire (proposition 4) permettra
d'asseoir, si le financement du Fonds de solidarité ne suffisait pas, le financement du volet externe
de la protection civile sur le budget d'ECHO.
4.
Si la crise se produit à l'intérieur de l'Union européenne, et à défaut d'une décision particulière
du Conseil, l'Etat membre demandeur de l'assistance européenne supportera l'effort financier lié
aux coûts induits par la mise à disposition des ressources des autres Etats membres.
Douze propositions pour améliorer la réponse de l’Union européenne aux crises
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F.
La
sécurité juridique de la force européenne à l'intérieur de l'Union
est assurée par
un
règlement du Conseil sur la couverture des risques liés aux opérations de protection civile
à l'intérieur de l'Union européenne.
A la différence des opérations à l'extérieur de l'Union
européenne, les opérations à l'intérieur de l'Union ne sont pas couvertes par un accord de type
de ceux qui existent en cas de déploiement de missions à l'extérieur de l'Union européenne.
G.
Enfin, la visibilité de la force est assurée par le choix d'un sigle clair pour les citoyens de
l'Union:
Il me semble que pour rendre la réponse européenne plus visible, il faut simplifier la communica-
tion externe relative à l'action d'urgence de l'Union.
Bien que le sigle «EuropeAid» soit déjà utilisé par l'Union européenne,
les enjeux liés à la visibi-
lité de la réponse d'urgence sont tels
qu'il faut compléter les terminologies existantes, et
imaginer que ce sigle puisse caractériser à la fois l'action d'urgence intérieure et extérieure de
l'Union.
La visibilité de ce sigle est évidente vis-à-vis des citoyens européens, notamment si on imagine qu'il
est porté par les personnels et les avions de la force européenne de protection civile qui transpor-
tent l'aide humanitaire.
Pour une force européenne de protection civile :
europe aid
15
Nous proposons une tenue commune pour tous
les personnels de la force européenne de protection civile
La visibilité est essentielle pour les personnels qui mènent les opérations sur place.
On se souvient qu'une des polémiques soulevées lors de la crise du tsunami a été
celle de la trop faible visibilité européenne par rapport à l'effort global très impor-
tant consenti par les européens
13
.
Une tenue vestimentaire commune à tous les personnels agissant dans le cadre de
la force européenne permettrait de créer un sentiment d'appartenance européenne
aux équipes d'intervention. Cette tenue sera créée en s'inspirant d'une comparaison
des meilleurs équipements déjà existants entre les Etats membres.
Elle comportera, le drapeau européen, suivi du sigle «europe aid» et du drapeau du
pays auquel appartient celui ou celle qui le porte.
EUROPE AID
DRAPEAU
NATIONAL
13. Voir annexe 3
réhabilitation et
assistance à la
reconstruction aux pays
affectés par le tsunami
Douze propositions pour améliorer la réponse de l’Union européenne aux crises
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Pour une force européenne de protection civile :
europe aid
16
2. Nous proposons d'appuyer cette force sur les sept
régions ultrapériphériques de l'Union européenne
La géographie est un atout important de l'Union européenne dans sa réponse aux crises.
L'Union, grâce à ses sept régions ultrapériphériques se trouve humainement et territorialement
présente au large des côtes africaines (Canaries et Madère), dans l'Océan Indien (l'île de la
Réunion), au coeur de l'Amérique latine (Guyane), à proximité de l'Amérique centrale et de l'Amé-
rique du Nord (Guadeloupe et Martinique) ou au milieu de l'Atlantique (Açores) sans parler des
Territoires d'Outre mer dans le Pacifique.
Ces régions européennes ultrapériphériques, sans exclusivité, sont autant de points d'appui pour
faciliter le pré positionnement de produits essentiels et de logistique. La projection de moyens
humains et matériels européens en serait aussi facilitée, en cas d'intervention humanitaire
d'urgence à l'extérieur de l'Union européenne.
Un travail étroit entre les Etats membres et le Centre d'opérations devrait conduire à déterminer
les meilleurs positionnements possibles de ces capacités. C'est sur ce modèle que la Croix-Rouge
française a créé les Equipes de Réponses aux urgences humanitaires. Celles-ci sont spécialisées
(santé primaire, hôpital de secours, approvisionnement en eau et assainissement, télécommuni-
cations, logistique, distribution), préconstituées et mobilisables sur demande. La Croix-Rouge peut
ainsi se déployer rapidement à partir de l'île de la Réunion via une Plateforme Régionale d'Inter-
vention Rapide pour l'Océan Indien (PIROI), disposant de matériels de première nécessité (kits
choléra et eau, tentes, médicaments, etc.), et capable de projeter des équipes de secours en moins
de 24 heures dans la zone. Une structure similaire existe dans les Caraïbes. Une autre est prévue
dans le Pacifique.
L'Union européenne devrait s'organiser de façon comparable.
Douze propositions pour améliorer la réponse de l’Union européenne aux crises
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3. Nous proposons la création d'un Conseil de Sécurité
Civile et le renforcement du rôle du Conseil
Affaires Générales et Relations Extérieures
Ces propositions concernent
les crises transnationales internes et externes les plus graves
pouvant affecter l'Union européenne (tsunami, attaques terroristes, pandémies). Elles prennent en
compte les travaux en cours au Conseil et à la Commission.
Pour une force européenne de protection civile :
europe aid
17
1.
Le Conseil de sécurité civile est conçu à partir des «arrangements de coordination» existants, et
du «Crisis Steering Group». Il est institué par les chefs d'Etat et de gouvernement au Conseil euro-
péen. Il est composé du Président du Conseil, du Président de la Commission, du Secrétaire
Général/Haut Représentant pour la PESC, du ou des Etats membres affectés et du Chef d'Etat
major de l'Union européenne, qui peuvent déléguer leurs représentants. Le Président de la
Commission peut déléguer le futur Commissaire en charge de la protection civile et de l'aide
humanitaire d'urgence.
2.
Le Conseil de Sécurité Civile se réunit immédiatement à la demande de la Présidence du Conseil
de l'Union européenne. Convoqué par la Présidence en exercice, il rapporte au Conseil Affaires
Générales et Relations Extérieures ou au Comité des Représentants Permanents si celui-ci reçoit
délégation du Conseil.
3.
Le Conseil de Sécurité Civile se réunit uniquement en temps de crise pour veiller à la bonne
application des procédures opérationnelles et en informer les Etats membres.
4.
Le rôle du Conseil de sécurité civile est double:
a.
il constate l'existence de la crise et déclenche l'application des protocoles élaborés par le Centre
opérationnel en fonction des scénarios. Chaque institution gère ensuite la mise en œuvre opéra-
tionnelle relevant de sa responsabilité. Pour éviter tout retard dans le déclenchement de la soli-
darité,
une clause de départ immédiat
des équipes nationales est prévue au cas où le Conseil de
Sécurité Civile ne se réunit pas rapidement.
b.
il informe de manière régulière les Etats membres au niveau du Comité des Représentants
Permanents.
Au plan politique le
Conseil Affaires Générales et Relations Extérieures
est le seul responsable
de la conduite politique de la crise. Il se réunit en cas de crise multisectorielle à l'intérieur ou à l'ex-
térieur de l'Union européenne. Il en informe le
Comité des Représentants Permanents
et lui
donne une délégation d'action rapide pour toute décision relevant de sa compétence pour la
durée de la crise.
Une fois par an le Conseil Affaires Générales et Relations Extérieures entend un rapport du Conseil
de Sécurité Civile et tient un débat sur l'action de l'Union européenne en matière d'aide humani-
taire et de protection civile. Une évaluation de l'action menée y est réalisée. La même présentation
et le même débat ont lieu au Parlement européen.
Douze propositions pour améliorer la réponse de l’Union européenne aux crises
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4. Nous proposons un «guichet unique»
de la réponse humanitaire
Afin de mener à bien ses différents rôles de bailleur européen, d'intervenant politique et d'acteur
de terrain, la Commission doit assurer une cohérence en termes d'organisation de la réponse
humanitaire. Le tsunami et, quelques mois plus tard, le tremblement de terre au Pakistan, ont
montré certaines limites à l'action humanitaire telle qu'elle fonctionne actuellement. Parmi les
leçons à tirer de ces catastrophes, la capacité d'évaluation des besoins et de réponse rapide doit
être renforcée. Aussi, la capacité de l'Union à acheminer l'aide humanitaire doit être améliorée. Ces deux
éléments essentiels impliquent un travail conjoint de la protection civile et de l'aide humanitaire.
L'existence au sein même de la Commission de deux intervenants, l'un purement humanitaire, et
l'autre couvrant des actions de protection civile qui incluent des éléments d'aide humanitaire,
complique le travail préparatoire. Elle accroît aussi un risque réel de confusion vis-à-vis des parte-
naires extérieurs, en premier lieu les Nations Unies. Il faut donc relier, selon un calendrier
progressif, le mécanisme de coordination de la protection civile à la DG ECHO, en créant
un
«guichet unique» de la réponse humanitaire.
Celui-ci aura deux fonctions :
1.
Renforcer la cohérence et l'efficacité dans la réponse d'urgence,
et notamment mieux la
préparer, organiser des évaluations uniques, et mettre en oeuvre des déploiements coordonnés.
Sur ce dernier point, lorsque survient une crise externe, les réponses de la protection civile et de
l'aide humanitaire doivent impérativement être étroitement coordonnées. Il assurera aussi un
«guichet unique» vis-à-vis des Nations Unies.
Il faut considérer immédiatement la possibilité de renforcer la réponse d’urgence aux crises
externes : plusieurs personnels du MIC devraient être détachés chez ECHO pour préparer les scéna-
rios et les évaluations communes pour la réponse externe. Dans le cadre actuel et avant d’autres
évolutions, la
plateforme de crise
de la Direction Générale des Relations extérieures, annoncée
par le Président de la Commission juste après le tsunami, devra assurer la coordination et l’inter-
face entre ECHO, le MIC et le Secrétariat Général du Conseil pour les aspects politiques de la
réponse d’urgence.
En temps utile pour la prise de fonction de la prochaine Commission, on peut imaginer et
souhaiter que les chefs d'Etat et de gouvernement trouvent le moyen, d'une manière ou d'une
autre, de créer le poste de ministre des affaires étrangères européennes tel qu'il a été proposé par
le projet de Traité constitutionnel.
Dans cette perspective, le Président de la Commission euro-
péenne pourra confier après 2009 à un seul Commissaire travaillant avec le ministre des
affaires étrangères/vice-président de la Commission, la responsabilité unique de l'action
humanitaire et de la protection civile.
2.
Renforcer la communication externe sur la réponse d'urgence.
Un porte-parole unique
travaillant avec le futur Commissaire européen à l'aide humanitaire et à la protection civile assu-
rera la communication de la réponse d'urgence. Il pourra être aussi le porte-parole du futur Conseil
de Sécurité Civile. Commission et Conseil ont besoin dans ce cas d'un point unique pour la
communication externe pour l'Union européenne.
Pour une force européenne de protection civile :
europe aid
18
Douze propositions pour améliorer la réponse de l’Union européenne aux crises
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5. Nous proposons une «approche européenne
intégrée» pour anticiper les crises
Plus de cohérence devra être recherchée pour définir une approche européenne intégrée de la
réponse aux crises à tous les stades du cycle de vie de la crise
14
, et en particulier pour ce qui
concerne
l'évaluation des situations, la formation, et la mise en commun d'experts.
Schéma n°2:
Cycle de la crise
1.
Il n'y a
pas de prévention sans observation.
Il faudra donc s'appuyer systématiquement sur
le
système GMES
15
qui soutient le développement de la politique européenne de l'environnement
et de la sécurité et aide à la surveillance de son application au niveau local, régional, communau-
taire et mondial. Le programme GMES contribuera ainsi largement à répondre aux besoins de
l'Union en matière de sécurité civile. Il faudra bien sûr, compte tenu de l'importance stratégique
de l'observation de la terre en matière d'environnement et de sécurité, se tenir aux délais fixés par
le Conseil de Göteborg de juin 2001, et développer
une capacité européenne autonome et
opérationnelle de surveillance mondiale d'ici l'année 2008 au plus tard.
2.
L'évaluation unique des situations
doit se faire dès aujourd'hui de manière «intégrée» grâce
à la constitution d'équipes pluridisciplinaires uniques,
à la fois pour la réponse humanitaire
d'urgence et pour son accompagnement dans la durée et pour préparer la transition vers la
phase de reconstruction.
y
Une évaluation unique des besoins
pour
la réponse humanitaire d'urgence
devra exister dans
les plus brefs délais, naturellement dans le respect du rôle de coordination dévolu aux Nations
Unies. A l'heure actuelle, plusieurs évaluations parallèles sont réalisées. La coordination sur le
terrain de plusieurs équipes avec des chaînes de commandements différents s'avère coûteuse en
termes de ressources humaines, de coordination, et d'efficacité. En fonction des situations, et en
tenant compte de la neutralité et de l'impartialité des opérations humanitaires, ces équipes pour-
raient aussi intégrer des personnels militaires pour analyser l'avantage d'un apport logistique addi-
tionnel.
y
Une évaluation unique des situations
pour la phase dite de «consolidation» devra être
réalisée par le Conseil et la Commission. Sur la base d’une analyse commune systématique des
nécessités politiques, les instruments dont dispose l’UE pour répondre à la crise seront alors iden-
tifiés. Chaque institution mettra alors en œuvre ses procédures opérationnelles. Le Conseil et la
Commission coordonnent leurs réponses sur place. Par ailleurs, la Commission devra tenir compte
du lien entre la réponse d’urgence et les programmes communautaires à plus longue échéance.
y
Ces évaluations uniques doivent se traduire dans la mise en commun de l'expertise dispo-
nible,
au sein de
deux bases de données
incluant les besoins nécessaires l'une servant l'aide
humanitaire et la protection civile, et l'autre les besoins pour la phase de consolidation. Pour cette
phase, le Secrétariat Général du Conseil et la Commission travaillent à une approche conjointe.
14. Voir schéma n°2 sur
le «cycle de la crise»
15. Annoncée dans la
Communication de la
Commission européenne
au Conseil et au Parle-
ment, le 10.11.2005 –
COM (2005) 565 final
19
Douze propositions pour améliorer la réponse de l’Union européenne aux crises
Pour une force européenne de protection civile :
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Les Etats membres renforcent aussi cette approche en mettant à disposition des experts des
agences nationales de la coopération.
3.
Une formation unique
des personnels européens à déployer
en cas d'urgence humanitaire
(y inclus les aspects sanitaires) et pour la phase de consolidation
devra être créée, autour d'un
«tronc commun» organisé et de modules de spécialisation correspondant à chacune de ces
phases.
L'Institut européen pour la protection civile et l'aide humanitaire
pourra assurer cette forma-
tion. Elle permettra la création d'une conscience et de méthodes de travail communes. Les équipes
ainsi formées participeront aux exercices, comme celui qui a regroupé en 2005 en Sicile la Suède,
le Royaume-Uni, la France, l'Italie, la Grèce et l'Espagne et plus de trente pays observateurs ou en
2004 avec les cinq pays «leaders» dans la protection incendie.
Pour une force européenne de protection civile :
europe aid
6. Nous proposons de spécialiser six délégations
régionales de l'Union européenne
dans la gestion des crises
Il faut tirer profit du maillage géographique de ces délégations pour en faire un instrument
efficace de réponse aux crises.
1.
Il
s'agit de créer six délégations régionales spécialisées dans la gestion des crises
à partir
de l'expérience acquise par ECHO
16
. ECHO dispose de 90 experts de terrain et de 150 experts
locaux dans six bureaux régionaux – Amman, Bangkok, Dakar, Managua, Nairobi, New Delhi.
2.
Les
Délégations régionales sont identifiées en Afrique, en Asie et en Amérique latine
par
la Direction Générale des Relations Extérieures en coopération avec ECHO et en consultation avec
le Secrétariat Général du Conseil. Ces six délégations régionales devront disposer de moyens de
communication adéquats pour transmettre les informations nécessaires à Bruxelles.
Chaque
délégation régionale
est renforcée par un correspondant protection civile, un chargé de
la gestion des crises politiques, un spécialiste de la reconstruction, un logisticien, un spécialiste de
la gouvernance et un gestionnaire de programme. Le correspondant protection civile assure la
liaison avec le Centre opérationnel et les services locaux de protection civile, d'alerte précoce et de
coordination. Il reçoit à cette fin une formation financée par le budget du Centre opérationnel. Il
rend compte directement au Chef de Délégation. Il est responsable de la sécurité des locaux et de
la mise en œuvre du plan d'évacuation des personnels. Avec le chef du bureau d'ECHO, il est le
correspondant des équipes déployées en cas de crise majeure. Il coordonne avec le chef du bureau
ECHO les formations et actions de soutien institutionnel. La formation dispensée aux correspon-
dants «protection civile» des délégations régionales compétentes est ouverte aux personnels en
poste dans les ambassades des Etats membres de la zone.
Ce nouveau schéma d'organisation
est expérimenté de façon progressive la première année
dans
trois délégations pilotes
en Afrique, en Asie et en Amérique latine afin de permettre un affi-
nement du dispositif. Une évaluation est réalisée après un an, dont les recommandations assoient
l'extension du système à toutes les zones pré-identifiées.
3.
Enfin,
le chef de délégation disposera d'un pouvoir de coordination renforcée.
Les bureaux
d'ECHO et leur personnel seront placés sous l'autorité du Chef de Délégation. Le chef du bureau
d'ECHO est le conseiller du Chef de délégation pour la gestion des situations de crise humanitaire.
Le Chef de délégation et le chef opérations de la délégation recevront une formation spécifique
pour les situations de crise. Dans les zones de crise identifiées comme prioritaires, un système de
communication sécurisé sera mis en place en priorité. Il sera connecté au système ARGUS et
pourra fonctionner même en situation de crise majeure au sein d'une enceinte protégée dans les
locaux de la délégation.
20
16. Voir carte n°2
Interventions et bureaux
régionaux d'ECHO
en 2005
Douze propositions pour améliorer la réponse de l’Union européenne aux crises
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7. Nous proposons un système d'information
clair pour le citoyen européen
Nous proposons un système d'information clair
qui soit utile, à titre préventif, au citoyen euro-
péen lorsqu'il part en voyage.
1.
Cette information passe d'abord par
la reproduction sur tous les passeports européens :
y
de l'article 20 du Traité des Communautés européenne :
«Tout citoyen de l'Union bénéficie,
sur le territoire d'un pays tiers où l'Etat membre dont il est ressortissant n'est pas représenté, de
la protection de la part des autorités diplomatiques et consulaires de tout Etat membre, dans les
mêmes conditions que les nationaux de cet Etat. Les Etats membres établissent entre eux les
règles nécessaires et engagent les négociations internationales requises en vue d'assurer cette
protection».
y
des numéros d'appel utiles en cas de besoin d'assistance,
et en particulier des numéros des
cellules de crises de chacun des Etats membres.
2.
Elle passe ensuite par une
campagne d'information ciblée à l'intention des citoyens,
en
particulier dans les aéroports.
21
Douze propositions pour améliorer la réponse de l’Union européenne aux crises
Pour une force européenne de protection civile :
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8. Nous proposons une mutualisation
des ressources consulaires
Le besoin d'établir une réponse adéquate au niveau des réseaux consulaires en cas de crise s'est
fait jour lors de la crise du Tsunami. Avec la multiplication actuelle et à venir des voyages à
l'étranger, il faut maintenant engager une action structurelle qui évalue les capacités et les mutua-
lise en prenant en compte les capacités des délégations (de la Commission européenne aujour-
d'hui et de l'Union demain) à l'étranger. Les réponses envisagées sont fidèles au principe de subsi-
diarité.
Pour une force européenne de protection civile :
europe aid
1.
Nous proposons une évaluation des capacités existantes :
y
les ressources existantes des Etats membres en matière consulaire
doivent être évaluées
afin d'anticiper les besoins en tant de crise: cet inventaire des représentations (Consulats, Ambas-
sades, Consulats honoraires) pays par pays représente un préalable pour comprendre où sont les
ressources et où sont les besoins en termes de représentations diplomatique et consulaire dans le
monde.
y
à titre indicatif, un schéma de la présence des délégations
de la Commission à l'étranger et
de la présence relative des Etats membres
17
tend à montrer que la capacité des délégations, en
particulier quand peu d'Etats membres sont présents dans un pays donné, doit être incluse dans
une réflexion plus générale portant sur l'évaluation des capacités.
22
17. Voir carte n°3
Présence des délégations
de la Commission
européenne dans le
monde et présence
relative des Etats
membres
y
cette évaluation doit aussi porter sur un échange
entre les consulats nationaux à l'étranger
des meilleures pratiques
relatives à l'assistance et à l'évacuation.
Le Secrétariat Général du Conseil pourrait engager rapidement la coordination de cet exercice en
étroite coordination avec la Commission.
2.
Nous proposons une collaboration intensifiée entre les missions des Etats membres, les
délégations de la Commission et la Présidence du Conseil de l'Union.
Dans le cadre des Traités existants, les délégations doivent en effet être en mesure de
contribuer
à la mutualisation des ressources disponibles
pour faciliter la coopération sur place, afin de
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répondre à la demande croissante exprimée par les Etats membres. Cet engagement des délégations,
outre les aspects de nature pratique et logistique mentionnés dans la seconde partie
17b
, doit être reflété:
y
dans un
cadre administratif adapté
qui donne au chef de délégation la flexibilité nécessaire
pour mobiliser son personnel en cas de crise.
Certains personnels
pourront être mobilisés en cas
de crise car leurs compétences techniques seront utiles (ingénieurs civils, spécialistes du traitement
de l'eau, spécialistes de la santé, responsables de projets énergie...). Ils pourront, le cas échéant,
être mobilisés pour renforcer
les équipes chargées de la première évaluation de la situation
en cas de catastrophe majeure
sous la direction du Chef de Délégation assisté du conseiller
protection civile et du Chef du bureau ECHO.
y
par la création d'une
réserve financière d'urgence
permettant aux chefs de délégations de
prendre immédiatement des mesures d'appui nécessaires. Ces mesures devraient essentiellement
couvrir un appui logistique et matériel. Cette réserve pourrait être mobilisée dans le cadre du
budget du futur instrument de stabilité, pour autant que sa base juridique puisse être ouverte au
financement d'actions d'urgence en faveur des ressortissants de l'Union.
3.
Nous proposons que les coûts des opérations d'évacuation les plus lourdes puissent être
financés en commun.
Les opérations d'évacuation de citoyens européens concernent des nationaux appartenant à
plusieurs Etats membres. Les Etats membres collaborent ensemble sur les plans d'évacuation à
l'étranger. Quand des évacuations ont lieu, leurs coûts sont souvent élevés. Dès lors, il faudrait
pouvoir rembourser
le coût de ces opérations d'évacuation
sur le budget de la PESC à partir d'un
certain seuil sur le modèle de ce que fait le
fonds de solidarité sur le plan interne.
Cette possi-
bilité devrait être étudiée rapidement par la Commission et le Conseil.
9. Nous proposons la création d'équipes
consulaires volantes
La tragédie du tsunami a montré que, faute de représentations à l'étranger de certains Etats dont
les citoyens étaient présents sur place ou compte tenu de l'importance du désastre pour des Etats
pourtant présents, un besoin de réaction rapide et de mutualisation existe.
Les équipes consulaires «volantes» sont une réponse à ce besoin.
Elles sont prêtes à partir en cas de catastrophes et seront composées de diplomates de différents
Etats membres.
Elles recevront une formation commune à la gestion de l'urgence. Cette formation permettra de
développer une conscience commune et des procédures communes d'intervention pour les
citoyens européens à l'étranger en cas de crise.
Déployées immédiatement afin de porter assistance aux ressortissants européens, elles les aide-
ront dans leurs démarches quand le citoyen n'a aucun consulat présent sur place. Les délégations
de la Commission, lorsqu'elles sont bien placées pour apporter une valeur ajoutée, pourront
accueillir ces équipes et leur prêter le support logistique (contacts, communication) nécessaire.
Les Etats membres s'engagent à former leurs diplomates pour cette coopération consulaire spéci-
fique. Les exercices et les formations communes seront assurés par région géographique ou au
plan européen, sous l'autorité du futur ministre européen des affaires étrangères. L'idée proposée
par le Parlement européen en 2000 de création d'une
Académie Consulaire Commune
doit être
évaluée.
A moyen et long terme, la vraie réponse pour l'assistance aux citoyens européens se trouve dans
la mise en place de «consulats européens», notamment pour les pays appartenant à la zone
Schengen. Sans attendre, les Etats membres pourraient sur une base volontaire et suivant une
approche «de bas en haut» engager cette mise en commun de leurs moyens consulaires. La
Commission pourra être sollicitée pour financer en partie ces formations communes.
17b. Voir dans le rapport
technique, le chapitre
«Pour l’avenir : mieux
évaluer les besoins»,
la partie consacrée à
l’évaluation des besoins
pour les citoyens
européens page 49
23
Douze propositions pour améliorer la réponse de l’Union européenne aux crises
Pour une force européenne de protection civile :
europe aid
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277462_0025.png
10. Nous proposons la mise en place de «consulats
européens» dans quatre zones expérimentales
La création de services consulaires communs avait été explicitement proposé par le Programme de
La Haye, point 1.7.3 :
«des bureaux communs chargés de la délivrance des visas devraient être
crées à long terme, compte tenu des discussions relatives à l'établissement d'un service européen
d'action extérieure».
Outre la délivrance de visas, ces services se transformeront en un véritable
corps consulaire commun pouvant intervenir en aide à tout citoyen de l'Union européenne en
détresse.
Pour une force européenne de protection civile :
europe aid
Nous proposons
quatre zones expérimentales – les Caraïbes, les Balkans, l'Océan Indien et
l'Afrique de l'Ouest –
pour développer ces premiers «consulats européens». Ces zones ont été
identifiées sur base des trois critères suivants : la présence de délégations de la Commission, la
fréquentation touristique européenne, et la représentativité relative des Etats membres.
Dans chacune de ces zones, un consulat européen sera créé autour des délégations existantes de
la Commission. Dans la perspective du ministre européen des affaires étrangères et du service
européen d'action extérieure, cette action pourra se généraliser après son évaluation, et être
consacrée dans un code consulaire européen (voir proposition suivante).
Pour réaliser cette proposition pilote,
la Commission doit évaluer rapidement la possibilité de
faire une proposition en ce sens sur la base des articles 20 et 22 du Traité instituant la Commu-
nauté européenne.
Selon l'article 22, la Commission peut faire une proposition au Conseil qui l'adoptera à l'unanimité
après consultation du Parlement européen, afin de compléter les droits prévus relatifs à la citoyen-
neté. Le Traité Constitutionnel prévoit d'ailleurs une disposition similaire, à savoir une loi euro-
péenne du Conseil pour établir les mesures nécessaires pour faciliter cette protection. Le Conseil
statue après consultation du Parlement européen (article III-127).
A défaut, ce service consulaire commun sera constitué autour d'une coopération renforcée entre
les Etats membres volontaires, selon le principe de l'approche «de bas en haut».
24
11. Nous proposons la création d'un code
consulaire européen
Un
code consulaire européen
consacrant la coopération des missions diplomatiques des Etats
membres et des délégations de l'Union européenne devra être établi en gardant intact le fait que
le citoyen est le destinataire de toute protection consulaire.
y¤Toute
proposition devra prendre en compte la
dimension humaine
dans laquelle se trouve le
citoyen en cas de détresse et
l'aide à lui apporter
(aide administrative, rapatriement, identifica-
tion des dépouilles d'un membre de la famille, perte des documents de voyage…).
y¤Ce
Code permettra aussi
d'établir un système de suppléance automatique entre les consu-
lats,
en fonction de la capacité utile de chacun sur une zone géographique donnée. Il y a en effet
des régions du monde où plusieurs Etats Membres ne sont pas représentés par une Ambassade
ou un Consulat.
Il est donc important d'établir un Code définissant clairement le régime de suppléance dans
chaque pays (par exemple l'Etat Membre X représenterait en Inde les Etats Membres Y, Z) afin de
renforcer les synergies consulaires. La «suppléance» est une application du principe de subsidia-
rité. A défaut d'unanimité, cette suppléance automatique pourrait d'ores et déjà être mise en place
grâce à une coopération renforcée entre les Etats membres qui souhaitent aller de l'avant.
Douze propositions pour améliorer la réponse de l’Union européenne aux crises
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y¤Outre
le régime des suppléances, il devra en outre définir les
règles de fonctionnement d'un
futur corps consulaire commun
pouvant intervenir en aide à tout citoyen de l'Union européenne.
Le
code consulaire européen
proposé sur la base des articles 20 et 22 par la Commission, devra
codifier l'aide à apporter au citoyen,
le
système de suppléance
et les
règles de fonctionnement.
La tragédie du tsunami a mis en évidence la nécessité de spécialiser, labelliser et renforcer les
ressources nationales existantes, car il est en effet très difficile d'identifier les victimes après une
catastrophe. Nul doute que les crises à venir mettront en évidence d'autres déficits.
Dès lors, en construisant les scénarios de référence, il faut anticiper dès aujourd'hui les besoins
d'analyse scientifique, et constituer un réseau de compétences nationales spécialisées qui devra
servir, le cas échéant, l'ensemble des européens.
Labelliser quelques laboratoires européens
de référence permettra de faciliter le travail des
Etats membres après une catastrophe. Cette labellisation donnera droit au renforcement des capa-
cités de ces laboratoires en utilisant le budget de recherche européen.
En tenant compte des compétences identifiées dans les Etats membres et de l'expertise acquise en
Bosnie,
un ou deux laboratoires au service des européens dans l'identification des victimes,
seront créés, spécialisés ou labellisés suite au lancement d'une étude de faisabilité.
Outre l'identification des victimes, cette méthode de labellisation et de spécialisation pourra être
développée par exemple pour la constitution de capacités scientifiques
en matière de bio-
terrorisme.
Cette mutualisation, au service de la force européenne de protection civile, suivra les principes de
spécialisation et de constitution d'unités utiles selon une approche volontaire «de bas en haut».
Le Centre Opérationnel, en coopération avec les services concernés des Etats membres, de la
Commission et du Conseil, fera des propositions aux Etats membres sur les moyens qui devraient,
selon lui, être mis à la disposition de la force européenne de protection civile.
25
Douze propositions pour améliorer la réponse de l’Union européenne aux crises
Pour une force européenne de protection civile :
europe aid
12. Nous proposons la création ou la spécialisation
de laboratoires contre le bioterrorisme
et pour l'identification des victimes
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Calendrier proposé
Pour une force européenne de protection civile :
europe aid
1
er
Juillet 2006
30 Juin 2007
(Présidences finlandaise et allemande)
Aide humanitaire/Protection civile
1.
Etablissement sous un an des sept scénarios suivants –
MIC en étroite concertation avec les
Etats membres et les acteurs concernés (autres Directions Générales de la Commission, Secrétariat
Général du Conseil – Cellule Civile militaire) :
-
-
-
-
-
-
-
tremblements de terre et tsunami
incendies et feux de forêts
inondations
accidents industriels et nucléaires
attaques terroristes
catastrophes maritimes
pandémies
2.
Etablissement de besoins par scénario
recensés sous forme de
«menu»
26
3.
Les Etats membres qui le souhaitent prennent déjà en considération ce «menu» dans
leur organisation.
4.
Rapprochement des structures d'urgence MIC et ECHO pour les relations extérieures.
5.
Renforcement du MIC
avec des experts des Etats membres pour constituer la base du Centre
opérationnel.
6.
Décision du Conseil européen d'établir la force européenne de protection civile
«EuropeAid».
Relations extérieures
1.
Etude d'un possible financement «en commun» par le budget de la PESC des
opérations
d'évacuation
des citoyens européens à l'étranger.
2.
Création d'une
compétence pour les chefs de délégation
leur permettant d'agir en cas de
crise en liaison avec les représentations diplomatiques et consulaires des Etats membres, et mise
en place d'une réserve d'urgence pour les chefs de délégation.
3.
Identification des six délégations régionales
et préparation du schéma d'organisation pour
trois d'entre elles.
4.
Mise en place de la structure des deux bases de données «urgence» et «consolidation».
Calendrier proposé
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277462_0028.png
Assistance au citoyen européen en cas de crise/affaires consulaires
1.
Evaluation des capacités des Etats membres en matière consulaire,
afin d'anticiper les
besoins en tant de crise, et des meilleures pratiques entre les consulats nationaux à l'étranger
portant sur l'assistance et sur l'évacuation.
2.
Préparation de la proposition de la Commission sur
les 4 zones expérimentales
pour établir
des consulats européens.
3.
Début du travail sur le Code consulaire européen.
1
er
Juillet 2007
30 Juin 2008
(Présidences portugaise et slovène)
Aide humanitaire/Protection civile
1.
Dans le prolongement du rapport Berend, réunion tripartite Conseil, Commission, Parlement
pour adapter le règlement du Fonds de Solidarité de l'Union européenne au financement des
actions de formation en matière de protection civile et à l'acquisition de certains matériels.
2.
Préparation des protocoles opérationnels par le «MIC renforcé» (futur Centre Opérationnel)
assisté par les Etats membres et le Secrétariat Général du Conseil.
3.
Etude de faisabilité portant sur la couverture juridique nécessaire pour les missions de protec-
tion civile à l'intérieur de l'Europe.
4.
Intensification des formations communes et mise en œuvre d'un exercice annuel ouvert à tous
les Etats membres et organisé par le futur Centre Opérationnel.
5.
Proposition de la Commission créant une force européenne de protection civile européenne
«EuropeAid». Adaptation des éléments de visibilité de l'aide extérieure.
6.
Création du Conseil de Sécurité Civile par les chefs d'Etat et de gouvernement.
7.
Lancement d'une étude de faisabilité pour la création ou la spécialisation d'un laboratoire euro-
péen d'identification des victimes et un ou plusieurs laboratoires spécialisés dans le bioterrorisme.
27
Calendrier proposé
Pour une force européenne de protection civile :
europe aid
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277462_0029.png
Relations extérieures
1.
Mise en oeuvre des trois délégations régionales spécialisées dans la gestion de crise à la suite
de la définition du schéma d'organisation.
2.
Mise en place du nouveau cadre administratif et financier pour les chefs de délégation.
3.
Création des deux bases de données «urgence» et «consolidation»
4.
Formation des premières équipes d'évaluation communes pour «l'urgence» et la «consolidation»
5.
Mise en œuvre des dispositions institutionnelles relatives à l'action extérieure et à la protection civile
Pour une force européenne de protection civile :
europe aid
Assistance au citoyen européen en cas de crise/affaires consulaires
1.
Identification et formation des équipes consulaires volantes constituées de diplomates
volontaires.
2.
Présentation et adoption de la proposition de la Commission sur les 4 zones expérimentales
pour établir des consulats européens. A défaut, coopération renforcée pour aller de l'avant.
3.
Présentation de la proposition de la Commission sur le Code consulaire européen.
1
er
Juillet 2008
30 juin 2009
(Présidences française et tchèque)
28
Aide humanitaire/Protection civile
1.
Discussion au Conseil du texte sur la création de la force de protection civile européenne
«EuropeAid».
2.
En fin de période, adoption du texte créant la force européenne de protection civile ou,
à défaut, lancement d'une coopération renforcée entre les pays volontaires au titre de l'article
43 (Titre VII Traité sur l'Union européenne).
3.
Création du Centre Opérationnel de la Force et de l'Institut de Formation. Choix de l'implanta-
tion de cet Institut par le Conseil.
4.
Proposition d'un règlement européen sur la couverture juridique des opérations de protection
civile à l'intérieur de l'Union européenne.
5.
Premières applications des scénarios et test dans l'exercice annuel.
Relations extérieures
Evaluation des trois premières délégations régionales spécialisées dans la réponse aux crises.
Calendrier proposé
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277462_0030.png
Assistance au citoyen européen en cas de crise/affaires consulaires
1.
Mise en œuvre des équipes consulaires volantes et premières formations communes.
2.
Evaluation du fonctionnement des 4 zones expérimentales, et extension à d'autres cas.
Aide humanitaire/Protection civile
1.
Lancement des premières procédures d'agrément des unités de la force européenne
«EuropeAid». Les Etats membres choisissent les éléments du «menu» proposé qu'ils s'engagent
à mettre à disposition de la force.
2.
Regroupement de l'action humanitaire et de la protection civile sous l'autorité d'un seul
Commissaire européen.
3.
Première opération intégrée utilisant l'aide humanitaire et les moyens de la force européenne
de protection civile.
Relations extérieures
Extension du schéma d'organisation des trois premières délégations régionales à trois autres
délégations.
29
Assistance au citoyen européen en cas de crise/affaires consulaires
1.
Création d'un code consulaire européen.
2.
Création ou spécialisation d'un centre européen d'identification des victimes, et de laboratoires
spécialisés dans le bioterrorisme.
3.
Adoption du Code consulaire européen. A défaut coopération renforcée entre les Etats membres
voulant aller de l'avant.
Calendrier proposé
Pour une force européenne de protection civile :
europe aid
1
er
Juillet 2009
30 juin 2010
(Présidences suédoise et espagnole)
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30
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Rapport technique
État des lieux et analyse
des besoins futurs
Introduction
L’Union européenne a répondu ces dernières années à de multiples catastrophes naturelles dans
le monde – récemment lorsque l’ouragan Katrina a frappé la Nouvelle-Orléans, ou lorsque la terre
a tremblé au Pakistan – mais aussi en Europe – par exemple en dépêchant des équipes de protection
civile pour lutter contre les inondations à Arles en France en 2003 ou contre les feux de forêt au
Portugal en 2005.
Sur le plan interne à l’Union européenne, la solidarité entre les peuples européens s’exprime en
utilisant les ressources nationales de ses Etats membres pour répondre aux crises, lorsque des
catastrophes naturelles, des accidents industriels, ou des pollutions marines frappent l’Union
européenne. Prises individuellement, les capacités des Etats membres n’apportent en effet pas
toujours une réponse suffisante aux crises les plus importantes. Le fonds de solidarité créé en 2002
complète cette solidarité en permettant aussi sous certaines conditions de rembourser les autorités
nationales de l’Etat sinistré dans un délai de dix semaines après le premier dommage.
Sur le plan externe, la situation est différente: certes les moyens nationaux de protection civile mis
à disposition par le mécanisme communautaire de protection civile permettent toujours de
renforcer la réponse de l’Union européenne aux désastres, sous la coordination politique de la
Présidence en charge de l’Union européenne. Mais c’est bien la combinaison de la politique d’aide
humanitaire européenne (ECHO) et de la politique des relations extérieures au sens large (instruments
de réponse d’urgence et instruments d’aide à la reconstruction) qui joue un rôle essentiel.
L’action de l’aide humanitaire européenne s’exerce dans le cadre de la coordination globale organisée
par les Nations Unies, et permet d’assurer et une réponse d’urgence et une réponse dans la durée.
Elle présente une triple valeur ajoutée: sa couverture géographique (opérations en cours dans une
soixantaine de pays) est beaucoup plus étendue que celle des Etats membres pris individuelle-
ment. Cette extension permet souvent à la Commission d'être déjà sur place lorsqu'un nouveau
désastre a lieu. Ensuite, la Commission est un bailleur humanitaire plus impliqué que d'autres.
S'il est vrai que sa Direction Générale à l’Aide Humanitaire (ECHO) finance les projets de parte-
naires, plutôt que de faire de l'action directe, les financements octroyés répondent à une analyse
des besoins de terrain, faite par la Commission elle-même et non seulement par ses partenaires.
ECHO fait ainsi un suivi rapproché des projets et est en constant dialogue avec les partenaires, les
donateurs, les Etats membres, les autorités nationales etc., pour s'assurer que l'aide donnée est la plus
adaptée et qu'elle bénéficie aux plus vulnérables. Cette implication est possible grâce au réseau
d'experts d'ECHO sur le terrain ainsi qu'à la collaboration avec les délégations de l'Union dans le
monde entier. Enfin, l'impartialité de l'aide humanitaire communautaire la rend plus acceptable
dans certains contextes difficiles où une aide d'un Etat membre de l'UE serait moins bien perçue.
L’autre atout de l’Union européenne réside dans les programmes de reconstruction. Ainsi l’Europe
travaille dans la durée avec un
ensemble d’instruments
18
que sont les programmes européens
liés aux relations extérieures sur toutes les zones géographiques. Même s’ils ne seront pas évoqués
en détail dans un rapport consacré essentiellement à la réponse d’urgence, il faut souligner que
seuls les grands programmes communautaires géographiques (ALA, MED, TACIS, CARDS, etc.)
inscrivent l’action de l’Union européenne dans la durée. Ils sont donc un facteur important de visi-
bilité. L’analyse ci-dessous présentera plutôt trois instruments de réponse politique rapide de
l’Union européenne: le Mécanisme de Réaction Rapide, la facilité de Paix pour l’Afrique, et les
opérations civiles de gestion de crises.
18. L’annexe 2 est tirée
du document de la
Commission de 2003
sur les instruments civils
de gestion de crise donne
une indication de
la multiplicité de
programmes sollicités
Pour une force européenne de protection civile :
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31
Rapport technique
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Enfin, les délégations européennes à l’étranger sont aussi un outil très important sur lequel le rapport
reviendra lorsqu’il s’agira de réfléchir à leur rôle possible dans la réponse aux crises et l’assistance
aux citoyens.
Finalement, la valeur ajoutée de l’Union européenne est bien de pouvoir
couvrir tout le cycle de
la crise
(sa préparation, la réponse d’urgence et enfin la réponse de consolidation) avec des
moyens importants et coordonnés. L’impact de la réponse sur le terrain s’en trouve renforcé et
le coût global de la réponse diminué par rapport aux coûts additionnés de toutes les réponses
individuelles.
L’objet de ce rapport technique est de:
y
présenter l’intervention de l’Union européenne à travers ses différents instruments et d’illustrer
leur contribution à la réponse aux crises (première partie),
y
engager une réflexion à partir des besoins réels (seconde partie).
Pour une force européenne de protection civile :
europe aid
32
Rapport technique
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277462_0034.png
Les situations de crise et les instruments
actuels de l’Union européenne
1. Les situations de crise
A. les catastrophes naturelles
19
D’après la Direction Générale de l’aide humanitaire de la Commission européenne (ECHO), plus
de 300 millions de personnes dans le monde sont touchées chaque année par des catastrophes
naturelles, en particulier dans les pays en développement.
Aussi l’Union Européenne intervient pour répondre aux catastrophes naturelles par deux biais:
1.
L'aide humanitaire
apportée, depuis la création d'un service spécifique à la Commission (ECHO)
en 1992, à environ 85 pays dans le monde. En moyenne, 17% du budget d’ECHO est consacré aux
désastres naturels. Les désastres les plus récurrents sont les cyclones (notamment en Amérique
centrale), les inondations, la sécheresse, les tremblements de terre et les épidémies. ECHO intervient
lorsque les autorités nationales et locales ne sont pas capables de couvrir les besoins humanitaires.
2.
Les interventions du Mécanisme Communautaire de Protection Civile:
ainsi lors des tremble-
ments de terre en Algérie (2003), en Iran (2003) et au Maroc (2004), lors des inondations en Géorgie
et au Kirghizstan (2005) et lors du tsunami (2004) où plusieurs équipes ont été envoyées dans les
quatre pays touchés en Asie (Thaïlande, Sri Lanka, Maldives et Indonésie), et plus récemment aux
Etats-Unis lors de l’ouragan Katrina (2005) et du tremblement de terre au Pakistan (2005). Dans la
plupart des cas, une aide humanitaire était également apportée aux victimes de ces crises.
Pour une force européenne de protection civile :
europe aid
33
19. Voir Carte n°1,
page 16. Interventions
du MIC à l’intérieur et
à l’extérieur de l’Union
européenne depuis 2002
20. Voir Carte n°3,
page 22. Interventions
et bureaux régionaux
d’ECHO en 2005
21. Voir Carte n°4,
page 34. Opérations
civiles de gestion de crise
et actions du mécanisme
de réaction rapide
(2001-2006)
22. Stratégie européenne
de Sécurité, proposée
par le Secrétaire
Général/Haut Représentant
Javier Solana et adoptée
par les chefs d’Etat et
de Gouvernement au
Conseil européen de
Bruxelles le 12 décembre
2003
23. D’après Conflict
Barometer 2005
(Heidelberg Institute
for International Conflict
Research)
24. C'est-à-dire comme
des situations où la
violence est utilisée de
manière sporadique par
au moins une partie au
conflit
B. les crises humanitaires
20
complexes
L’Office d’Aide Humanitaire de la Commission européenne (ECHO) est un des acteurs humanitaires
majeurs dans le monde avec un budget annuel de 500 millions d’euros. Depuis 1992, ECHO a ainsi
répondu à des désastres et des crises complexes. ECHO intervient ainsi et dans l’urgence et dans
la durée en s’attaquant notamment à des crises «oubliées» par les médias et par la Communauté
internationale. Il s’agit souvent de crises anciennes mais toujours non résolues au niveau politique.
Les désastres naturels accentuent parfois encore les effets des conflits ou des situations post-
conflictuelles dont les populations ne sont pas encore remises. Cela a par exemple été le cas de la
sécheresse qui a affecté l’Afghanistan pendant plusieurs années.
Chaque année, ECHO aide environ 18 millions de personnes dans plus de 60 pays à travers ses
200 partenaires (les ONG européennes, les organisations de la Croix Rouge, et les agences de
l’Organisation des Nations Unies (notamment le Haut Commissariat aux Réfugiés).
C. les conflits
21
A côté des catastrophes naturelles et des crises humanitaires, les conflits sont une autre cause
d’intervention de l’Union européenne. Sur deux des cinq menaces pesant sur l’Europe, la Stratégie
Européenne de Sécurité
22
mentionne ainsi les conflits régionaux et les Etats défaillants.
Le Baromètre des conflits 2005
23
recense 249 conflits dans le monde en 2005. Ces conflits sont
d’une intensité variable mais mesurable: 74 d’entre eux sont recensés comme des crises
24
et ont
lieu dans certains cas au cœur de l’Europe. Ce type de conflits a eu tendance à augmenter entre
2004 (50 crises) et 2005 (74 crises). En outre, 24 situations d’une intensité de violence encore plus
grande (dont deux guerres) sont recensées en 2005 et sont concentrées en Afrique, au Moyen-
Orient et en Asie, régions du monde avec lesquelles l’Union européenne entretient des relations
politiques et économiques importantes.
Rapport technique
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277462_0035.png
Pour une force européenne de protection civile :
europe aid
2. Les instruments de l’Union européenne
34
La valeur ajoutée de l’Union européenne s’illustre par les instruments dont elle dispose et qui
permettent de
couvrir l’ensemble du cycle de la crise.
25. Annoncée dans
la Communication de la
Commission européenne
au Conseil et
au Parlement,
le 10.11.2005 – COM
(2005) 565 final
A. Pour anticiper les réponses aux crises
La préparation de la réponse à la crise
concerne tout type de crise – que ce soit
la réponse aux catastrophes naturelles ou la prévention des conflits – avec un
ensemble d’instruments horizontaux et sectoriels.
y
Surveiller l’environnement et la sécurité
L’Union se dote d’un instrument horizontal,
le système
GMES
25
destiné à répondre à la fragmen-
tation des systèmes d’observation nationaux
utilisant des capacités et des normes nationales
différentes.
L’Agence Spatiale Européenne met en œuvre la composante spatiale et la Commission européenne
gère les actions d’identification et développe les services à rendre aux pouvoirs publics. Elle vise
en effet à les aider dans leur prise de décision
concernant les questions d’environnement et de
sécurité.
Rapport technique
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Cette initiative menée sous la conduite de l’Union européenne permettra de fournir
trois services
accélérés (surveillance des terres, surveillance marine et interventions d’urgence) d’ici 2008.
Il mettra aussi des capacités supplémentaires à la disposition de la politique de défense et de sécurité
européenne. Les synergies civiles et militaires seront recherchées pour un meilleur usage des
ressources, en pleine complémentarité avec le centre satellitaire de l’Union européenne.
Pour soutenir le programme GMES, un bureau de surveillance mondiale pour l’environnement et
la sécurité (GMES) sera créé au sein de la Direction Générale «Entreprises et Industrie» de la Com-
mission européenne à compter du 1
er
juin 2006.
y
Prévenir les catastrophes naturelles
Pour une force européenne de protection civile :
europe aid
35
Des actions préventives
ont déjà été financées par la Commission en étroite coopération avec les
Nations Unies, qui devraient permettre d’accroître la capacité de réaction de l’Union européenne.
Le Système Global de Coordination et d’Alerte des désastres
26
(Global Disaster Alert and Coordina-
tion System – GDACS, système mondial d’alerte et de coordination en cas de catastrophe) permet
ainsi une évaluation de l’impact des désastres naturels.
La perte en vies humaines lors du Tsunami asiatique aurait pu être moindre, au moins dans les
régions les plus éloignées de l'épicentre, si des systèmes d'alerte précoce avaient été en place
(préparation aux désastres). De même les dommages physiques et humains causés par le tremble-
ment de terre de Bam auraient été moins graves si les constructions avaient obéi à des normes
antisismiques strictes (réduction des désastres). Des glissements de terrain peuvent ainsi être
évités par un bon aménagement du territoire (prévention des désastres).
Dans le domaine de la
recherche,
la Commission a organisé un nombre important de réunions d’experts. En outre, un
atelier sur le risque de tsunami en Europe a identifié l’état des lieux et les besoins de la recherche
relatifs aux systèmes d’alerte précoce. Un autre séminaire sur la recherche des impacts des
tsunamis et des désastres naturels a abordé la question des implications socio-économiques des
tsunamis. Des appels à proposition dans le cadre des programmes de recherche sont régulière-
ment liés à ces aspects. Finalement la Commission coordonne la production d’une étude sur les
systèmes d’alerte précoce relatifs aux tsunamis.
Le programme DIPECHO
(le programme de réponse aux désastres naturels d’ECHO) a financé
plus de 319 projets (de 1996 à 2004), à travers le monde pour un budget de 78 millions
€.
Son
objectif est la formation, le renforcement des capacités, la sensibilisation, la fourniture de
systèmes d’alerte précoce et d’outils de planification et de prévision aux acteurs de la société civile
et aux autorités nationales et locales. Dans le cadre de la réponse au Tsunami, la Commission
contribue ainsi au financement de système d'alerte précoce dans la région. Elle soutient aussi la
préparation aux catastrophes intégrée dans la coopération au développement.
Le Mécanisme Communautaire de Protection Civile
permet de préparer les réponses éventuelles
aux désastres. Le Mécanisme est doté d’une base de données recensant les informations sur les
capacités disponibles des autorités de protection civile nationales. Avec la base de données, les
États membres peuvent savoir – préalablement à toute situation d’urgence – quel type d'assistance
est disponible par le mécanisme. Cela leur permet de gagner un temps précieux au cours de la
phase d’urgence, et de prendre les mesures nécessaires pour faire appel à cette assistance, le cas
échéant. En outre, la connaissance de l’assistance disponible permet de classer les ressources par
ordre de priorité au niveau national et de promouvoir des synergies et la complémentarité au
niveau communautaire, ce qui relève le niveau de protection général dans toute l’Union euro-
péenne. Le mécanisme bénéficie également du contenu de la base de données militaire, compilé
par l'État-major de l'Union européenne (EMUE), qui donne une vue d’ensemble des ressources
disponibles pour gérer les conséquences des catastrophes.
Au cours des derniers mois, la Commission a travaillé sur des scénarios afin de recenser les
ressources que chaque État membre peut mettre à disposition en cas d’attaque terroriste grave
dans un autre Etat membre. Toutes ces ressources sont inclues dans la base de données. L’exercice
permet aux États membres de déterminer quelles sont les lacunes et les faiblesses du système
européen de protection civile et constitue une étape indispensable pour accroître l’interopérabi-
lité des moyens disponibles. Ce travail doit être étendu aux autres catastrophes, naturelles et
autres, les plus susceptibles de justifier la mobilisation de moyens de protection civile.
Les experts et les chefs de projet inclus dans la base de données sont invités à participer
aux programmes de formation, qui incluent des cours, des exercices et des échanges d’experts.
La Communauté doit s’assurer qu’une fois déployées, les équipes et les ressources puissent
26. See www.gdacs.org
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travailler ensemble, efficacement selon des normes et des méthodologies acceptées. Jusqu’à
présent, plus de 300 chefs d’équipe et experts ont suivi les cours de formation organisés dans le
cadre du mécanisme communautaire. De même, la Commission a financé un certain nombre de
simulations faisant intervenir des équipes de protection civile provenant de différents États
membres, de façon à assurer une interopérabilité totale entre les équipes sur place. Les investis-
sements réalisés ces dernières années dans la formation, les exercices et la préparation ont permis
d’assurer une mobilisation effective des moyens de protection civile pour porter secours aux pays
frappés par une catastrophe tant au sein qu’hors de l’UE.
Un système commun d’information et de communication d’urgence (CECIS) est aussi mis en
œuvre pour assurer un partage de l’information efficace entre le MIC et les points de contacts
nationaux. Enfin, l’unité de protection civile de la Commission européenne est responsable de
deux programmes de protection civile: le programme d’action de protection civile et le
programme contre la pollution maritime, qui visent à soutenir et à compléter les efforts déployés
par les États membres en faveur de la protection des personnes, des biens et, ce faisant, de
l'environnement, en cas de catastrophes naturelles ou technologiques. Ils ont également pour but
de faciliter la coopération, les échanges d'expérience et l'assistance mutuelle entre les États
membres dans ces domaines.
y
Préparer une crise de santé publique
Le Centre opérationnel de gestion des crises sanitaires (HEOF: Health Emergency Operations
Facility)
doit permettre à la Commission d’avoir une vue d’ensemble des phénomènes de
pandémie et d’épidémies, de fournir des informations et des données. Il doit également faciliter
la communication entre les gestionnaires de crise des 25 Etats membres, ceux des pays associés,
les organisations sanitaires internationales et les professionnels des urgences médicales. A la
lumière des deux premières années d’expérience, il importe d’augmenter la capacité de réaction
et de préparation aux urgences sanitaires de la Communauté et de permettre à la Commission de
jouer un rôle dans la coordination d’urgences sanitaires et d’attaques bio terroristes transfrontalières.
Le Centre comporte actuellement 2 systèmes d’alerte en fonction, et un troisième en cours de
développement:
y¤EWRS
(Early Warning and Response System): le système d’alerte rapide utilisé en cas de
danger contagion (urgences notifiées par les Etats membres, via la salle de crise et le centre
de communication);
y¤RAS-BICHAT
utilisé en cas de danger CNBR, reliant le Comité de Sécurité de la Santé aux
points de contact des Etats membres;
y¤RAS-CHEM
devrait relier les différents centres anti-poison de l’UE.
En 2006, le Centre opérationnel de gestion des crises sanitaires qui a bénéficié d’une enveloppe
budgétaire spécifique, va se doter de nouveaux équipements et logiciels afin de répondre aux
besoins suivants:
y¤fournir
aux Etats Membres la possibilité de répondre de façon mieux adaptée aux problèmes
de santé, d’épidémies et d’attaques bio terroristes;
y¤offrir
à la Commission une vue d’ensemble sur la situation sanitaire;
y¤construire
et partager la connaissance de la gestion des urgences sanitaires à travers l’Europe;
y¤évaluer
la situation en cas de crise et permettre de décider ou non d’informer la «commu-
nauté santé»;
y¤concilier
les activités de la communauté sanitaire de l’Union Européenne avec celles des orga-
nismes internationaux;
y¤améliorer
la communication entre les experts dans les différents domaines, les organisations
des Etats membres, l’Organisation Mondiale de la Santé et les autres organisations internatio-
nales et partager l’expérience;
y¤coordonner
les activités de commandement et de contrôle des Etats membres au cours
d’opérations d’urgence au niveau communautaire.
y
Prévenir les conflits
Les mesures pour empêcher l’utilisation de
ressources naturelles
pour financer des conflits pren-
nent de plus en plus d’ampleur. Il convient notamment de relever la contribution déterminante de
la Communauté européenne au Processus de Kimberley, initiative multilatérale de lutte contre les
Pour une force européenne de protection civile :
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36
Rapport technique
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diamants des conflits. Les principaux défis sont à présent de consolider les résultats positifs déjà
atteints par le Processus de Kimberley et de répliquer au moins certains éléments du Processus
pour d’autres ressources à risque – tels que l’or, le coltan, voire le bois
27
.
Le Processus de Kimberley: la politique commerciale
au service de la prévention des conflits
Le Processus de Kimberley a été initié en 2000 par une coalition composée de
gouvernements, d’ONG et de l’industrie du diamant pour combattre les ‘diamants
de conflit’ – des diamants produits dans des zones de conflit et utilisés par des
mouvements rebelles pour financer leurs activités, tel que ce fut le cas durant les
guerres civiles en Angola, au Sierra Leone ou en RDC à la fin des années 1990.
Depuis janvier 2003, le Processus de Kimberley est opérationnel en tant que Système
de certification du Processus de Kimberley (SCPK). Cet instrument commercial multi-
latéral oblige tous les Etats participants (ainsi que la Communauté européenne,
dont la participation couvre tous les Etats membres de l’UE) à respecter des normes
communes dans la production et le commerce de diamants bruts, et notamment à
s’assurer que tout envoi international de diamants est accompagné d’un ‘certificat
de Kimberley’ attestant ses origines légitimes. Le système est accompagné de dispo-
sitions rigoureuses en matière de contrôle international, ainsi que de la possibilité
de mesures disciplinaires en cas de violation grave. Le SCPK couvre désormais la
quasi-totalité du commerce mondial de diamants bruts. Son impact positif sur des
pays comme la RDC ou le Sierra Leone en termes de prévention de conflit et de
consolidation de la paix (à travers un contrôle accru de la filière diamants) ne fait
plus de doute, quoiqu’il reste encore d’importants efforts à faire en matière de
renforcement des contrôles internes dans bon nombre de pays.
B. Répondre dans l’urgence
37
La réponse d’urgence est nécessaire pour alléger la souffrance humaine.
Elle
passe en premier lieu par l’aide
humanitaire
et peut utiliser les moyens de la
protection
civile
(lorsque par exemple un désastre naturel en est la cause).
Ce premier secours vise à apporter aide alimentaire, accès à l’eau, fourniture d’hôpitaux,
de tentes pour les réfugiés, à mettre à disposition de médecins, etc. L’urgence n’est
pas restreinte aux catastrophes naturelles. Il peut également y avoir
des catastrophes
naturelles dans un contexte de crise prolongée
– ainsi des inondations au Sud de
l’Algérie affectant les réfugiés sahraouis, où ECHO intervient de façon récurrente et
où le Centre d’Information et de Suivi du Mécanisme Communautaire de Protection
Civile a assuré le transport aérien d’une aide supplémentaire dans la phase d’urgence.
La réponse d’urgence ne se limite donc pas aux jours et aux semaines suivants le
désastre. Sa durée est déterminée par les conditions sur place. Lors d’un tremblement
de terre, les besoins en hôpitaux de campagne ou en matériel de purification de l’eau
peuvent durer quelques mois si l’infrastructure a été détruite.
27. Afin de combattre le
commerce de bois
tropical lié au finance-
ment de conflits armés,
la CE a commencé la
mise en œuvre du
programme ‘Forest Law
Enforcement, Governance
and Trade’, qui comporte
notamment un système
bilatéral de certification
des exportations de bois
tropical de certains pays
partenaires vers l’UE
y
ECHO
ECHO a mis en place des mécanismes de réponse aux désastres qui ont fait leurs preuves dans de
nombreuses occasions. Ceci est reconnu par bon nombre d’évaluations ainsi que des audits de la
Cour des Comptes.
Le système de veille mis en place par ECHO (avec une permanence 24h/24, 7j/7) combiné aux
procédures flexibles pour l’adoption de décisions de première urgence (endéans les 72 heures
après le désastre, à hauteur de 3 M€) permet une réponse très rapide, y compris en période de
Rapport technique
Pour une force européenne de protection civile :
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congés (ex: réponses au tremblement de terre à Bam et au Tsunami). Depuis 2001, la Commission
dispose d'un instrument rapide de prise de décision lui permettant de mobiliser rapidement
jusqu'à trois millions d'Euros en faveur d'organisations onusiennes, de la Croix-Rouge et d'ONGs,
en attendant d'adopter des décisions de financements ultérieures plus conséquentes. Ainsi, lors
du Tsunami, la première tranche de 3 Millions fut disponible le jour même du désastre. Outre la
réponse financière, ECHO dépêche des experts sur le terrain afin d'assurer une bonne coordination
et d'effectuer des analyses de besoins. 100 experts internationaux sont actuellement employés
dans une soixantaine de bureaux à travers le monde, dont six bureaux régionaux qui ont une
capacité de réponse rapide.
Pour une force européenne de protection civile :
europe aid
La réponse d'urgence lors des tremblements de terre
en Algérie, Iran, Maroc et Pakistan
ALGERIE:
le 21 mai 2004, un tremblement de terre secouait le nord de l'Algérie. En réponse aux
premiers besoins humanitaires, la Commission (ECHO) mobilisa 1 M€ pour fournir une aide dans le
domaine médical, sanitaire et la provision d'abris temporaires. 1 M€ supplémentaire fut alloué quelques
mois plus tard pour aider les populations toujours sans abri. La présence d'un expert humanitaire basé
à Alger de façon permanente facilita la coordination de l'intervention. Le Mécanisme communautaire de
protection civile fut activé le même jour, ce qui a entraîné la mobilisation de dix-neuf équipes de protection
civile, y compris des équipes recherche et secours et des hôpitaux de campagne, ainsi qu’une équipe de
coordination européenne.
IRAN:
Le 26 décembre 2003, le tremblement de terre à Bam faisait entre 30 et 40,000 victimes. Malgré
de bonnes capacités nationales, à la fois des autorités et du Croissant Rouge Iranien, l'ampleur était telle
que l'Iran fit appel à la solidarité internationale. La Commission adopta, le 27 décembre 2003, une décision
de financement de 2,3 M€ allouées à la Fédération Internationale de la Croix-Rouge, à l'UNICEF et à des
ONGs, afin de couvrir les premiers besoins alimentaires, la provision de tentes, la mise en place d'un
hôpital de campagne – qui resta en fonctionnement pendant 8 mois –, l'eau potable et l'assainissement
d'eau, ainsi qu'un appui logistique (mise en place d'un centre de télécommunications) pour les organi-
sations opérant sur le terrain. Deux experts furent dépêchés pour assurer la coordination avec les autres
intervenants notamment l'équipe d'OCHA. Cette intervention d'urgence fut prolongée, 6 semaines plus
tard, par la mobilisation de 6,2 M€ supplémentaires. Simultanément, le Mécanisme communautaire de
protection civile a soutenu et facilité la mobilisation et la coordination de 13 équipes européennes de
protection civile, comme par exemple des équipes de recherche et secours et médicales.
MAROC:
Le 24 février 2004, le Maroc fut touché par un grave tremblement de terre. Le MIC, en coor-
dination avec la présidence, a rapidement établi des contacts avec la délégation de l’UE au Maroc et
avec la Mission marocaine auprès de l’UE. Le soir même, les autorités marocaines ont demandé l’assis-
tance de l’Europe par le biais du MIC. La demande d’assistance urgente, envoyée par le MIC à tous les
pays participants au Mécanisme, a abouti à l’acheminement de plusieurs équipes de recherche et de
secours, d’aide médicale ainsi que de générateurs. Parallèlement, en consultation étroite avec la prési-
dence, une équipe de coordination européenne a été mise en place pour coordonner les équipes de
protection civile. Simultanément, un expert humanitaire fut dépêché par ECHO pour évaluer la situation.
Une aide d'un montant de 975,000
fut allouée le 26 février, au Maroc composée d'aide médicale,
assainissement (provision d'eau potable), et abris temporaires.
PAKISTAN:
la solidarité de l'UE s'est exprimée par le biais d'une aide importante et rapide. Le montant
et le type d'assistance octroyée reflètent l'envergure des besoins et les difficultés du terrain. Entre le
tremblement de terre, le 8 octobre, et la mi-décembre, 48 M€ ont été mobilisés en plusieurs étapes, entre
afin de couvrir l'urgence et les besoins ultérieurs. L'aide d'urgence couvre les secteurs de la santé, l'eau
et l'assainissement, la fourniture de tentes, la nourriture, les produits de première nécessité, ainsi que la
logistique (transport et télécommunication) et la coordination. Sur place, l'équipe d'ECHO déjà présente
au Pakistan a été renforcée afin d'effectuer les évaluations des besoins, faire le suivi des opérations
financées et participer àl'effort de coordination. Le Mécanisme communautaire de protection civile
a soutenu et facilité la mobilisation et la coordination d’une vingtaine d’équipes de protection civile
dans les premiers jours après la catastrophe. Pour faire face aux besoins les plus urgents, le Mécanisme
a également mis à disposition des tentes, des bâches plastiques, des couvertures et des matelas.
En consultation avec la présidence, une équipe de coordination européenne a été mise en place.
38
Rapport technique
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y
Le Mécanisme Communautaire de Protection Civile
C’est un mécanisme récent (établi en 2001
28
) et
simple dans son fonctionnement
puisqu’il permet
de mettre en commun les ressources et les moyens disponibles
29
des Etats membres dans le cas
de désastres majeurs. Il ne s’agit pas d’un instrument financier; le mécanisme est axé sur la mobi-
lisation des moyens existants (habituellement du matériel de recherche et de secours, des services
médicaux, des hébergements temporaires, des installations sanitaires, etc.) nécessaires pour
sauver des vies et soulager les souffrances dans les premiers jours qui suivent une catastrophe. Les
interventions de protection civile contribuent également à une meilleure protection de l’environ-
nement et des biens, y compris le patrimoine culturel, permettant ainsi de réduire les pertes en
vies humaines, le nombre de blessés, les dommages matériels, économiques et environnementaux.
Le cœur du mécanisme est le Centre de Suivi et d’Information (connu sous le nom de Monitoring
and Information Centre – MIC), qui reçoit les alertes 24h/24 et 7 j/7 et gère les demandes d’assis-
tance. Le Mécanisme opère à la fois à l’intérieur et à l’extérieur de l’UE. Il couvre tous les Etats
membres, les pays candidats et les pays de l’Espace Economique Européen. Il comprend ainsi une
trentaine d’Etat: UE 25, la Bulgarie, la Roumanie, le Liechtenstein, la Norvège et l’Islande. Il se
décompose en une phase d’intervention/opérationnelle et une phase de prévention/ préparation.
Lorsque la crise est externe à l’UE, c’est la Présidence en exercice qui coordonne les aspects diplo-
matiques et politiques. Le fonctionnement du mécanisme reste le même que sur le plan interne.
Une demande d’assistance doit être envoyée au MIC par l’Etat demandeur, et le MIC se charge de
répercuter cette demande sur les Etats membres du mécanisme. Il coordonne ensuite les besoins
mis à disposition par les Etats membres au cas par cas. En outre, si le pays victime de la cata-
strophe en fait la demande, le MIC peut mobiliser et déployer de petites équipes d’experts
quelques heures seulement après la survenue du désastre. Ces équipes peuvent évaluer les besoins
spécifiques sur le site, coordonner les opérations d’assistance et faire le lien avec les autorités
compétentes et les organisations internationales impliquées (en particulier les Nations Unies). Le
MIC peut en outre offrir un soutien technique comme la fourniture d’images satellitaires.
La mise en commun des ressources en moyens de transport assure que toute l’assistance dispo-
nible pourra être fournie rapidement et d’une manière efficace sur le plan des coûts. La coopéra-
tion au niveau européen permet aux États membres d’éviter la duplication des moyens et de
renforcer l’impact de la réponse collective européenne, exprimant concrètement la solidarité de
l’Europe avec les États membres victimes de catastrophes.
28. Décision du Conseil
2001/792/CE
29. Ainsi des équipements
de recherche et de
sauvetage, des services
médicaux, abris
temporaires, etc.
39
Rapport technique
Pour une force européenne de protection civile :
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Quelques exemples récents d’opérations de protection civile
Cinq ans après sa création, le Mécanisme Communautaire de Protection Civile a montré qu’il fonctionne
bien même dans des circonstances difficiles.
Le 29 Août 2005, l’ouragan Katrina a touché la Louisiane avec des vents atteignant les 200 km/h atteignant
la terre à Grand Isle à 90 km au Sud de la Nouvelle-Orléans. En passant à travers la Nouvelle-Orléans il
a provoqué des dommages à travers la ville et il a laissé des milliers de sans-abri. En 24 heures, près de
80% de la ville était sous l’eau. La situation s’est aggravée encore à cause des conditions sanitaires
générales et de l’absence d’Etat de droit. Des feux sont aussi apparus à différents endroits de la ville.
Pour une force européenne de protection civile :
europe aid
Des contacts informels ont immédiatement été établis entre les Etats-Unis, la Délégation de la Commission
à Washington, le MIC et la Présidence britannique. Les Etats-Unis ont fait une demande d’assistance
officielle au MIC (le dimanche 4 septembre à 6h32) et à la Présidence britannique. Cette requête est
parvenue des autorités américaines via la délégation de la Commission à Washington. La réponse euro-
péenne a été conduite à travers le Mécanisme de Protection Civile.
24 heures après cette demande d’assistance européenne, le premier avion cargo envoyé par le Mécanisme
est arrivé avec de l’équipement d’urgence. Le second jour, tous les Etats membres de l’Union euro-
péenne avait offert une aide pratique et spécifique – des équipes médicales, des pompes à haut débit,
des repas préparés, des bateaux pour servir d’abri, etc.
La demande d’assistance américaine a clôturé une année pendant laquelle le Mécanisme a été fortement
sollicité à la fois à l’intérieur et à l’extérieur de l’UE. En Asie du Sud-Est, des hôpitaux de campagne ont
été distribués et des équipes de secours et des experts en médecine envoyés. Des pompes et des géné-
rateurs ont été envoyés de Slovaquie et d’Allemagne, et des sacs de sable d’Autriche et de Belgique dans
les régions touchées par les inondations en Roumanie et en Bulgarie. Des bombardiers d’eau de France
et d’Italie et des hélicoptères d’Allemagne et des Pays-Bas ont été engagés dans l’action pour lutter
contre les feux de forêt au Portugal. Suite au tremblement de terre au Pakistan, 25 des Etats participant
au Mécanisme ont offert leur assistance sous forme d’aide alimentaire, de couvertures, d’équipes médi-
cales, d’équipes de secours et de sauvetage, d’équipements ou d’argent. Un nombre d’équipes de
secours et de sauvetage ont été déployées dans la première phase de l’opération.
Durant toutes ces urgences, le Mécanisme et son Centre d’information et de suivi ont joué un rôle
40
crucial dans la dissémination de l’information de tous les acteurs impliqués. Cela a permis une
utilisation efficace et maximale de l’équipement de protection civile disponible dans les endroits
où l’aide était nécessaire.
30. Annexe 3
Réhabilitation
et assistance
à la reconstruction
aux pays affectés
par le Tsunami
C. Préparer l’action à long terme
Cette réponse de «consolidation» permet de renforcer la phase précédente
tant sur le plan économique que politique afin de préparer la reconstruction.
Il convient alors d’identifier en amont des actions permettant de soutenir à plus
long terme la réponse aux crises.
L’Union européenne apporte ainsi une contribution importante dans les régions où se déroulent des
conflits (Afghanistan en 2002, Iraq en 2003), à la fois sur le plan humanitaire et de la reconstruction.
Son réseau de délégations (plus de 130 dans le monde) permet d’appuyer utilement cet effort. Les
programmes de reconstruction jouent aussi un rôle déterminant pour appuyer la réponse à une
crise, comme ce fut encore récemment le cas dans la contribution de la Commission à la lutte
contre la grippe aviaire en Asie (80 millions
€).
Mais aussi dans le cas du Tsunami
30
ou du Pakistan.
L
’aide humanitaire
se prolonge et fait alors le lien entre l’aide d’urgence, la réhabilitation et le
développement en adaptant ses programmes d’urgence de manière à soutenir l’action à plus
long terme.
Rapport technique
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Une réglementation sectorielle de crises
s’est développée dont l’élément le plus intéressant est
sans doute le
Mécanisme de Réaction Rapide
créé en 2001. Celui-ci a permis à l’Union européenne
de répondre rapidement, sans restriction géographique, et dans les six premiers mois de la crise,
aux besoins de pays traversant une grande instabilité politique ou souffrant des effets
d’un désastre. Le mécanisme de réaction rapide aujourd’hui (et l’instrument de stabilité dans le
cadre des futures perspectives financières) met en œuvre des actions de nature civile (hors aide
humanitaire) pour préserver ou rétablir dans les situations de crise ou de crises émergentes les
conditions de la stabilité. Celles-ci sont essentielles ensuite à la mise en œuvre de l’aide commu-
nautaire via les programmes et politiques d’assistance et de coopération. Au stade du Mécanisme
de Réaction Rapide, les actions développées se situent tant dans le domaine économique que
politique (comme l’aide à la reconstruction d’un Etat, ou encore l’institution de la démocratie).
La Facilité de Paix pour l’Afrique,
établie en mai 2004, représente un des instruments les plus inno-
vants de l’Union européenne pour l’action extérieure. Elle a été créée suite à une demande des
leaders africains qui, en Juillet 2003 au Sommet de l’Union Africaine à Maputo, ont demandé à
l’Union européenne de mettre en place un instrument soutenant le leadership africain dans le
domaine de la Paix et de la Sécurité sur le continent. Elle consacre les principes d’appropriation
par l’Afrique, de solidarité et de partenariat entre l’Afrique et l’Europe. Fondée sur l’accord de
Cotonou
31
, la Facilité de Paix a apporté à la fois sécurité et développement en utilisant 250 millions
du Fonds Européen de Développement à des fins de paix et de sécurité. La stratégie de la Facilité
de Paix a consisté à soutenir les organisations africaines dans des opérations de soutien de la Paix.
La Facilité de Paix a ainsi soutenu deux opérations entre République centrafricaine (FOMUC), trois
opérations successives au Darfour et au Soudan (AMIS).
La crise du Darfour
La crise du Darfour a éclaté en Février 2003 et s’est rapidement transformée en un
conflit militaire complexe et un désastre humanitaire majeur, causant sur trois ans
le déplacement d’environ 2 millions de personnes déplacées, plus de 100 000 réfugiés
au Tchad et un nombre de victimes estimé entre 200 000 et 400 000.
L’Union européenne a été activement impliquée dans la réponse à cette crise en termes
politique et financier. Elle a su combiner une approche de gestion de crise avec une
approche plus globale, prenant en compte à la fois la transformation du système de
pouvoir, de ressources et d’influence soudanais et la dimension régionale et internationale.
La solution politique à la crise du Darfour représente un élément important pour la
réussite de l’Accord de Paix Global, qui a été signé en janvier 2005, terminant ainsi
un conflit Nord-Sud qui durait depuis plus de vingt ans. Dans ce contexte la réponse
politique de l’Union européenne s’est construite sur la base d’un partenariat fonda-
mental avec l’Union Africaine, en soutenant son leadership sur le terrain et dans le
cadre des négociations d’Abuja. Depuis janvier 2004 en effet l’Union européenne et
ses Etats membres ont fourni un soutien important à l’Union Africaine pour stabiliser
la situation au Darfour. Ce soutien s’est illustré dans les pourparlers d’Abuja, dans
la commission pour le cessez-le-feu, et pour le soutien à la planification, en équipement
et financier dans le cadre des missions AMIS. Elle se manifeste aussi par la nomina-
tion du Représentant Spécial de l’Union Européenne P. Haavisto en juillet 2005.
Afin de rendre possible une intervention humanitaire d’urgence, un cessez-le-feu a
été signé par les belligérants le 8 avril suite aux pourparlers de N’Djamena sous
médiation tchadienne. Depuis, une mission de l’Union Africaine (AMIS) a commencé
à déployer d’abord 120 moniteurs pour le cessez-le-feu et a maintenant atteint
7600 soldats.
Depuis 2003 l’Union européenne a distribué de l’aide humanitaire (à travers ECHO)
et de l’aide alimentaire notamment pour les réfugiés du Darfour au Tchad voisin. La
contribution au Darfour est proche de 70% de l’aide humanitaire et alimentaire
pour le Soudan, qui correspondait en 2005 à environ 118 million
€.
31. Article 11 sur les
«Politiques de maintien
de la Paix, la résolution
et la prévention des
conflits»
41
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32. Voir annexe 3
Réhabilitation et
assistance à
la reconstruction
aux pays affectés
par le Tsunami
Enfin, lorsque la réponse à une crise comporte
un objectif de politique étrangère,
l’Union apporte
une réponse
dans le cadre de la PESD civile,
et par le biais du
Mécanisme de Réaction Rapide.
La
gestion civile des crises est un fait récent de l’action extérieure de l’UE et a pris, en peu de temps,
toute sa place au côté d’autres dimensions plus traditionnelles des relations extérieures (dévelop-
pement, commerce, environnement, etc.). Depuis le 1er janvier 2003, où a eu lieu la première
opération civile de gestion de crise (mission de police de l’UE en Bosnie), le nombre de missions a
augmenté régulièrement (une en 2003, six en 2004 et douze en 2005). Ces missions se concen-
trent à l’heure actuelle sur l’Afrique, le Proche-Orient, les Balkans. Une mission a aussi été lancée
en Indonésie avec notamment pour objectif d’appuyer le processus de paix.
Aceh
Pour une force européenne de protection civile :
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L’action de l’Union européenne à Aceh
est un exemple de continuité et de cohérence de l’action de l’Union entre
les phases successives d’une crise, à savoir l’urgence, la gestion de crise, et la reconstruction. Elle illustre également le
fort potentiel des instruments à la disposition de l’Union
dans le domaine de la gestion de crise et de résolution
des conflits. Ainsi, l’Union européenne a-t-elle apporté dès le 26 décembre 2004, une
réponse d’urgence humani-
taire et relevant de la protection civile
aux conséquences du tsunami. Et cet engagement européen s’est poursuivi
tout au long de l’année 2005 avec la
mise en œuvre de programmes de reconstruction de moyen et long terme
32
mais aussi avec une réponse politique, mesurant entièrement la nécessité et l’opportunité de soutenir un processus
de paix entre les rebelles du GAM de la province d’Aceh et le gouvernement indonésien. L’action de l’Union euro-
péenne s’illustre à Aceh non seulement dans des travaux de reconstruction qui s’étaleront sur plusieurs années mais
aussi par un soutien politique à la stabilisation de la province – stabilisation essentielle à une reconstruction durable.
La réponse politique
apportée à cette occasion est un exemple de réponse «inter piliers» à une situation post-
conflit/post-désastre bien coordonnée entre les institutions de l’Union européenne:
a) La Commission a soutenu, dès avril 2005, à travers le
Mécanisme de Réaction Rapide,
la médiation du Président
Ahtisaari lors des pourparlers entre le Gouvernement indonésien et le Mouvement Libre d’Aceh (GAM). Ces négo-
ciations ont conduit à la signature d’un Mémorandum entre les parties le 15 août 2005.
b) En juillet 2005, les autorités indonésiennes ont invité l’Union européenne à assister l’Indonésie dans la mise en
œuvre de l’accord final entre les parties. Une lettre similaire a été adressée à cinq pays de l’ASEAN. Une
opération
civile de gestion de crise (l’AMM – Aceh Monitoring Mission, mission de monitoring à Aceh)
a été lancée
par le Conseil et a commencé le 15 septembre pour une durée de six mois avec 230 moniteurs de l’Union euro-
péenne et des pays de l’ASEAN concernés. Son mandat couvre notamment le suivi du retrait et de la destruction
des armes, de la démobilisation des combattants, du retrait des troupes gouvernementales ainsi que les éléments
liés au processus de transformation politique de GAM. Ce mandat a été récemment étendu jusqu’au 15 juin 2006
pour couvrir la période allant jusqu’aux élections locales.
c) Les
instruments communautaires
contribuent également au soutien de la paix à Aceh dans le long terme,
non seulement par les programmes de reconstruction post-tsunami (environ 350 millions sur 5 ans) mais aussi
par des programmes touchant plus directement aux questions de gouvernance et réformes institutionnelles.
La Commission a ainsi mis en place, les mesures suivantes, visant à soutenir le processus de paix dans le moyen et
long terme (environ 25 millions sur trois ans):
y¤une
assistance à la réintégration des anciens prisonniers et combattants ainsi qu’aux communautés locales
affectées par le conflit (Mécanisme de Réaction Rapide et l’aide aux personnes déracinées)
y¤un
soutien à la préparation des élections locales (programme d’assistance en Asie et Amérique Latine – ALA)
y¤un
soutien à la gouvernance locale (ALA)
y¤un
soutien à l’Etat de droit et aux droits de l’homme (ALA).
En outre une
Mission d’Observation Electorale de l’Union européenne
est envisagée pour observer les premières
élections locales.
42
I
NDONESIA
B
ANDA
A
CEH
IKONOS
January 10, 2003
PRE-DISASTER IMAGE
IKONOS
December 29, 2004
POST-DISASTER IMAGE
Rapport technique
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277462_0044.png
Pour l’avenir: mieux évaluer les besoins
1. Pour améliorer la qualité de la réponse de l’Union européenne
aux crises
Elle passe d’abord par un travail à accomplir à l’intérieur de l’Union européenne. Dans le cadre de
la réponse aux crises externes,
une analyse générale de la méthode
à suivre avait été faite dans
le cadre de la Communication de la Commission du 20 avril 2005
33
, autour de trois idées simples:
améliorer la coordination
des réponses aux crises,
améliorer la phase de lancement des
missions, créer un instrument financier dédié à la réponse aux crises à l’extérieur de l’Union
européenne
(à l’exception de l’aide humanitaire qui dispose d’un instrument propre). Depuis, des
réponses concrètes ont été apportées, même si certaines sont encore en cours de mises en œuvre.
Il faut ajouter à cette analyse méthodologique, la nécessité de fournir une évaluation
complète des besoins.
Evaluer les besoins permettrait en effet
aux Nations Unies,
qui coordonnent la réponse humani-
taire globale, de
connaître précisément les capacités
européennes en cas de réponse humanitaire
d’urgence. Elle permettrait également de
compléter les capacités existantes des Nations Unies
(notamment pour les risques industriels/environnementaux). Elle permettrait enfin des progrès
autorisant en conséquence
un déploiement plus rapide.
2. Quels besoins dans la réponse de la protection civile?
La réponse d’urgence à ce type de crises est d’abord un problème de capacité. A l’heure actuelle,
la mutualisation des ressources n’existe que sur une base ad hoc. Chaque État membre décide au
cas par cas et sur une base volontaire s’il est en mesure ou non de fournir les moyens de protection
civile demandés. Ce système fait que la vitesse d’intervention des secours européens dépend des
processus nationaux de prise de décision dans les 25 Etats membres.
Pour passer d’une réaction au cas par cas à une mutualisation des ressources pour la protection
civile, il faudrait que des modules à vocation communautaires puissent être identifiés ou établis.
Les Etats membres pourraient être invités à choisir des éléments sur une liste des besoins proposée
et indiquer lesquels d’entre eux pourraient être mis à disposition en cas d’urgence. Ils pourraient
convenir de garder constamment un petit nombre de modules principaux en réserve pour les
opérations européennes de protection civile. Cela garantirait la disponibilité de quelques modules
principaux, prêts à intervenir à tout moment, et réduirait considérablement le temps nécessaire
pour mobiliser les moyens de protection civile. Ces unités devraient pouvoir se déployer rapidement
et être totalement autonomes. L’interopérabilité de ces unités, qui seraient au cœur de toute inter-
vention européenne en matière de protection civile et qui constitueraient le noyau effectif d’une
force européenne de protection civile, devrait être assurée par des exercices et une formation
commune.
Dans la mesure où ces moyens déclarés par les Etats membres seraient jugés insuffisants, les
lacunes devraient être comblées par la recherche de solutions permettant l'accès à des moyens
complémentaires (comme par exemple des avions polyvalents gros porteurs, hôpitaux de campagne
projetables, pompes de grande capacité) pour renforcer la capacité d'action européenne. Cette
démarche serait une condition préalable indispensable pour que la Communauté puisse réagir en
tout temps à une demande d’assistance émanant d’un de ses États membres ou d'un Etat tiers,
même si les moyens d’intervention nationaux des autres États membres sont insuffisants ou
indisponibles. Elle offrirait un niveau de protection et de sécurité supplémentaire qui ne peut être
garanti par les États membres agissant individuellement.
33. Renforcer la réponse
de l’UE aux crises et aux
désastres dans les pays
tiers
43
Rapport technique
Pour une force européenne de protection civile :
europe aid
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277462_0045.png
De plus, cela permettrait aux Etats membres de prendre en compte dans les plannings nationaux
la possibilité d’une assistance au niveau de l’UE, de prioritiser les ressources et de donner un
meilleur rapport coût efficacité à la réponse de l’UE. Cette approche permettrait aux États membres:
y
de profiter d’économies d’échelle et d’éviter des coûts excessifs pour les États membres;
y
d’assurer qu’une assistance d’un niveau minimal soit disponible à tout moment, et puisse
être mobilisée rapidement;
y
de traduire concrètement l’engagement du Conseil européen de fournir une assistance
mutuelle dans un esprit de solidarité, et son désir de créer des capacités de réaction rapide
communautaires;
Pour une force européenne de protection civile :
europe aid
y
à l’intérieur de l’Union, de fournir un filet de sécurité grâce auquel tout État membre pourra
compter, en cas de besoin, sur une assistance en matière de protection civile volontaire de la
part d’autres États membres pour renforcer ses capacités de réaction nationales.
L’expérience passée du Mécanisme Communautaire de Protection civile permet d’établir
cinq
scénarios,
pour lesquels des demandes d’assistance sont très vraisemblables et pour lesquels la
valeur ajoutée d’une coopération plus étroite au niveau européen est indéniable:
y
Les inondations:
ce groupe comprend différents scénarios d’inondations, couvrant des inon-
dations côtières ou intérieures, sur une large partie territoriale et sur plusieurs pays. Elles causent
des destructions d’infrastructures et d’habitations. Enfin, elles requièrent l’évacuation de milliers
d’individus et la fourniture de soins d’urgence à des milliers d’autres. A l’extérieur de l’Union
européenne, les acteurs suivants seraient vraisemblablement mobilisés pour répondre à l’urgence:
les Nations Unies, la Croix Rouge, les ONGs, et éventuellement l’OTAN. La Commission européenne
via ECHO participerait aussi à la réponse.
y
Les feux de forêt:
ce scénario inclut tous types de feux de forêt, en particulier des feux de forêt
actifs sur un territoire géographique important, comportant un tourisme de masse. Ils causent des
dégâts sur plusieurs centaines de milliers d’hectares, causant ainsi des dommages sévères à l’envi-
ronnement et aux propriétés. Enfin ils isolent des camps de vacances et des villages.
y
Les tremblements de terre:
ce scénario combine des tremblements de terre (et éventuellement
des tsunamis) avec les caractéristiques suivantes: des tremblements de terre avec une magnitude
minimum de 6 sur l’échelle de Richter dans une zone géographique densément peuplée; avec une
destruction presque totale des villes les plus importantes; des pertes en vie humaine massives et
beaucoup de blessés; un besoin important en terme de nourriture, d’eau, de couvertures et de
tentes; une destruction du système de santé local.
y
Les accidents industriels/les attaques NRBC:
qui entraînerait une dispersion de substances
chimiques dangereuses, de substances radioactives, ou d’organismes viraux ou bactériologiques.
y
Les accidents de pollution marine:
ce scénario entraîne une marée noire importante impli-
quant un pétrolier transportant plus de 10,000 tonnes de pétrole; dans des conditions de mauvais
temps important; susceptibles de causer un très large impact environnemental et socio-économique
le long des côtes de plusieurs Etats membres.
Le tableau ci-contre
illustre les éléments clés qui devraient constituer la base de la réponse de l’UE
aux demandes d’assistance en matière de protection civile. Chaque fois que l’Union européenne
répond à un désastre, elle devrait pouvoir compter sur la disponibilité de ces éléments clés. Il s’agit
donc d’une
hypothèse moyenne,
qui est fondée sur l’expérience passée du Mécanisme Commu-
nautaire de Protection Civile. Ces moyens ne permettraient pas de répondre aux conséquences de
désastres exceptionnels ou à des types d’urgence très particulières. En revanche, ils sont une base
de travail raisonnable pour une réponse communautaire adéquate aux cinq scénarios identifiés
ci-dessus.
44
Rapport technique
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277462_0046.png
NEED
Relevant in
the following
scenarios
Type of equip-
ment/personnel
required to
address the need
Operational
readiness
34
(in hours)
Average/
estimated
team size
Minimum quantity
required to ensure
a credible
European response
15
1. Pumping and
drainage
Flood
• Medium / high
capacity pumps
(equipment and
personnel)
• Water sanitation
unit (equipment
and personnel)
• Emergency medical
assistance teams
• Field hospitals
(as defined by WHO
35
)
• Medevac aircraft
(staffed)
• Water bomber
aircraft (staffed)
• USAR team
12
15
2. Water sanitation
and purification
of drinking water
3. Emergency
medical care
Flood/CBRN
12
20
10
All
6
6
15-25
25-35
20
10
36
4. Aeromedical
evacuation
37
5. Aerial fire
fighting
6. Search and
rescue
7. Public mass
decontami-
nation
8. Oil recovery
All
6
25
10
38
Forest fires
12
3-5
10
Earthquakes
6
25-35
10
CBRN
• CBRN decontami-
nation teams
6
25
40
39
Oil spills
• Oil recovery vessels
12
10-20
4 (EMSA)
9. Aerial
transport
All
• Strategic air lift
capacity (long
distance) to
transport assistance
from EU to affected
country
• Mass evacuation of
European citizens
• Cargo and medium
lift helicopters for
local transport
(access to remote
areas, etc.)
• DVI teams
(incl. forensic
pathologists,
forensic dentists and
fingerprint-experts)
6
3-5
10
45
6
6
5
3
10
5
10. Disaster
victim
identification
All
12
4-10
5
34. This is the time
from notification until
readiness for departure
35. The WHO defines
field hospitals as
«mobile self-contained
and self-sufficient
facilities (tents,
inflatable or containe-
rized modules) with 10
or more beds, one or
more operating rooms
and basic laboratory and
diagnostic facilities
including mobile X-ray»
36. The minimum
guaranteed treatment
capacity would there-
fore be in the range of
100 patients at any
time
37. Aeromedical
evacuation is defined
as the movement of
patients under medical
supervision to and
between medical
treatment facilities
by air transportation
38. This should ensure
an estimated minimum
medevac capacity of
250 patients at any
time
39. Estimated capacity
of 30 persons per hour
per team; each unit can
operate for maximum
6 hours
Rapport technique
Pour une force européenne de protection civile :
europe aid
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277462_0047.png
3. Quels besoins dans la réponse humanitaire?
L'aide humanitaire gérée par la Commission a su s'insérer dans la réponse globale de l'Union aux
crises, conflits et problèmes de développement rencontrés dans les pays tiers. Le lien avec la poli-
tique de développement s'est d'abord fait en aval, en mettant en place des transitions entre
urgence, réhabilitation et développement (LRRD). En amont, la préparation aux désastres a surtout
été financée par le budget humanitaire mais aussi par la sensibilisation d'autres services de la
Commission pour que cette dimension soit intégrée.
Sur base de l’expérience acquise, la réponse est encore perfectible et passe par:
Pour une force européenne de protection civile :
europe aid
y
l’accroissement des capacités d’ECHO à envoyer un nombre suffisant d’experts avec la
formation adéquate sur un nouveau théâtre d’intervention.
Un effort particulier a été engagé
sur ce plan, en augmentant le nombre d’experts, et en leur faisant suivre les formations des
Nations Unies et de la Croix Rouge (UNDAC et FACT) pour la réponse rapide. Cet effort doit être
poursuivi même s’il a déjà porté ses fruits (par exemple au Pakistan en Octobre 2005).
y
la poursuite d'une approche basée sur les besoins:
des événements tels que le Tsunami suscitent
un grand élan de générosité des donateurs privés comme publics. Malheureusement la plupart du
temps les désastres et autres crises ne reçoivent pas la même couverture médiatique et la même
réponse. Le rôle de la Commission est d’assurer que l’aide humanitaire arrive dans tous les endroits
où elle est nécessaire, et d'alerter les Etats membres et d'autres donateurs sur les crises oubliées.
y
l'amélioration de la coordination:
ceci est un impératif dans toutes les phases d'une crise.
Cependant, c'est dans la phase d'urgence que la coordination est le plus nécessaire et le plus difficile
à obtenir. Ceci est dû à la réalité du terrain, mais aussi à la précipitation dans laquelle les actions
doivent être entreprises, à la multiplicité des intervenants, à l'absence d'une instance de coordina-
tion forte, et à la tentation des différents intervenants de se profiler politiquement et médiatique-
ment. Ces contraintes peuvent être atténuées de deux façons: premièrement en s'assurant que
l'instance de coordination (le Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires de l’ONU) est
capable de mener à bien cette tâche et qu'elle a la reconnaissance des différents intervenants.
Deuxièmement en préparant à l'avance les intervenants (organisations humanitaires, donateurs,
nations unies, équipes de protection civile; militaires, autorités nationales) par des actions de
sensibilisation, de formation et par la création de modes d'opération pratiques.
y
l’amélioration de la réponse des opérateurs humanitaires:
la Commission n’intervient pas
directement mais finance l’intervention d’agences onusiennes, de la Croix Rouge et d’ONGs.
Cependant comme donateur actif la Commission soutient ces organisations afin de leur donner les
moyens d’agir, par exemple en finançant des moyens logistiques (transport, télécommunications)
et en finançant le prépositionnement de stocks d’urgence. La possibilité d'augmenter ce soutien
doit être examinée.
Le tableau ci-contre
donne une
indication des types de désastres auxquels nous sommes
confrontés.
La première réponse est toujours celle des autorités et des populations et organisa-
tions locales. Dans un tremblement de terre, ce sont souvent les équipes locales qui sauvent le plus
de vies, plutôt que les équipes internationales. Dans l'amélioration de la réponse humanitaire,
un aspect fondamental est donc le renforcement des capacités locales à gérer elles-mêmes
des désastres.
La
logistique est sans doute le sujet le plus important dans une crise
et celui qui est le plus
dépendant des circonstances particulières de chaque désastre. Là aussi,
la réponse humanitaire
internationale sera plus facile si les produits dont on a besoin se trouvent à proximité:
stocks locaux, ou stocks régionaux.
En ce qui concerne le transport,
la clef est non seulement dans la rapidité de mobilisation des
moyens
mais surtout dans leur proximité au lieu de l'évènement.
Aussi, dans un scénario de
difficulté d'accès où l'utilisation de moyens militaires s'avèrent nécessaire, la proximité de ces
moyens est un élément crucial (exemple: lors du tremblement de terre au Pakistan, vu que les
moyens militaires étaient en Afghanistan).
46
Rapport technique
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277462_0048.png
T
YPE
DE
T
YPE
DE RÉPONSE
DÉSASTRE
INTERNATIONALE AUX
BESOINS D
URGENCE
D
URÉE MOYENNE
DE L
INTERVENTION
D
URGENCE
E
LÉMENTS
POUVANT FACILITER
UNE RÉPONSE AUX
BESOINS
C
APACITÉS
EXISTANTES
2
Inondations,
glissements
de terre
A. Abris, produits
domestiques, eau
et assainissement
B. Aide médicale,
aide alimentaire
A. Abris, produits
domestiques, aide
médicale, eau et
assainissement
B. Aide alimentaire
A. Aide médicale
(vaccination)
6 mois
Pré positionnement
de produits non
alimentaires comme
tentes et couvertures
à proximité
Pré positionnement
de produits non
alimentaires comme
tentes et couvertures
à proximité
Pré accords avec
producteurs des
vaccins
Eau et assainissement
modules de la famille
Croix Rouge
3
Tempêtes
tropicales
6 mois
Eau et assainissement
modules de la famille
Croix Rouge
4
Epidémie
3 mois
5
Eruption
volcanique
A. Aide médicale,
eau et assainissement
B. Abri, aides alimentaires,
produits domestique
A. Aide alimentaire,
aide nutritionnelle,
aide médicale, eau
et assainissement
B. Abris, produits
domestiques
A. Aide alimentaire,
aide nutritionnelle,
aide médicale, eau
et assainissement,
produits domestiques
B. Abris, déminage
3 mois
Eau et assainissement
modules de la famille
Croix Rouge
47
6
Sécheresse
(famine)
6 à 12 mois
Pré positionnement
de vivres spécialisés
comme HPB (high
proteine biscuits)
7
Conflits:
population
locale
6 mois après
la stabilisation
de la situation
Pré positionnement
de produits non
alimentaires
à proximité
Hôpitaux mobiles et
eau et assainissement
modules de la famille
Croix Rouge. Stocks
médicaux d’urgence
auprès de plusieurs
organisations
Hôpitaux mobiles et
eau et assainissement
modules de la famille
Croix Rouge. Stocks
médicaux d’urgence
auprès de plusieurs
organisations
8
Conflits:
réfugiés
et déplacés
internes
A. Aide alimentaire,
aide nutritionnelle,
aide médicale, eau et
assainissement, produits
domestiques, abris
B. Déminage
6 mois après
la stabilisation
de la situation
Pré positionnement
de produits non
alimentaires
à proximité
Rapport technique
Pour une force européenne de protection civile :
europe aid
1
Tremblement
de terre,
tsunami
A. Aide médicale, abris,
produits domestiques,
eau et assainissement
B. Aide alimentaire
6 mois
Pré positionnement
de produits non
alimentaires comme
tentes et couvertures
à proximité
Hôpitaux mobiles et
eau et assainissement
modules de la famille
Croix Rouge. Stocks
médicaux d’urgence
auprès de plusieurs
organisations
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277462_0049.png
4. Quels besoins dans la réponse aux crises politiques?
Sur base des expériences acquises à la fois dans les cinq années d’existence du Mécanisme de
Réaction Rapide et des douze opérations de gestion civile des crises actuellement en cours, l’amé-
lioration de la réponse à certaines des menaces évoquées dans la Stratégie européenne de sécurité
passe par
une coordination optimale entre la PESD civile et les instruments communautaires.
La PESD civile a ajouté une
dimension politique
importante aux relations extérieures de l’Union
européenne ces dernières années. Il s’agit de soutenir cette action en utilisant les instruments
communautaires.
Il faut désormais
évaluer le choix des instruments
utilisés par l’Union européenne pour répondre
à ce type de crise, autour de la combinaison des éléments suivants:
y
le caractère quasi-étatique ou l’aspect exécutif de la mission,
comme dans le cas de missions
quasi-étatiques ou ayant un aspect exécutif – ainsi la mission de réforme du secteur de la sécurité
en RDC (EUSEC DRC) ou la mission de police dans les territoires palestiniens (EUPOL COPPS).
y
la capacité de lancement en temps réel:
les missions PESD sont des missions de l’UE (dont le
Comité Politique et de Sécurité – COPS – assure la direction politique semaine après semaine)
lancées en temps réel: a) le personnel requis pour les opérations de gestion civile des crises
provient de compétences régaliennes (magistrats, policiers, etc.). b) ce personnel est disponible et
déployable rapidement sous l’autorité d’un chef de mission de l’UE. c) les actions communes décidant
du déploiement d’une opération sont prises en un temps record. d) ce sont des missions gérées
directement par un chef de mission de l’Union européenne e) Leur résultat est évaluable dans
l’année et parfois au bout de six mois car la durée des actions est courte.
y
la gestion du risque politique:
le Comité Politique et de Sécurité correspond au niveau de
risque politique des opérations. Il est composé d’ambassadeurs des Etats membres répondant
directement à leur capitale et représente donc l’outil de gestion du risque le plus approprié
possible compte tenu de l’environnement politique des opérations.
La capacité de mener des opérations dans des pays aux conditions politiques et de sécurité
spécifiques
ne peut être menée qu’en
étroite coopération
avec les Etats membres.
La plateforme de crises
récemment installée à la Direction Générale des Relations Extérieures de
la Commission européenne travaille étroitement avec les Etats membres et le Secrétariat Général
du Conseil à l’élaboration d’approches cohérentes dans la gestion civile des crises.
Créée le 1er Février 2006, elle développe:
y
La création d’outils de réponse efficace de l’Union européenne aux crises politiques.
Ainsi,
elle cherche à accélérer encore la phase de démarrage du début des missions PESD (sur le plan
financier et logistique) permettant un déploiement plus rapide des missions de l’Union euro-
péenne sur place. Elle travaille aussi avec le Secrétariat Général du Conseil qui cherche à créer des
équipes d’évaluation de situations communes de l’Union européenne. Ces efforts devront être
complétés par une formation commune, afin de pouvoir augmenter encore l’efficacité de l’Union
européenne.
y
La conception et la mise en œuvre de réponses de crise.
Le Mécanisme de Réaction Rapide
(et le futur instrument de stabilité) est un des instruments à mobiliser pour
répondre aux crises.
y
Un des enjeux importants des prochaines années
sera aussi de mobiliser les délégations
de la Commission européenne à l’étranger afin de les organiser dans la perspective de la réponse
aux crises.
Pour une force européenne de protection civile :
europe aid
48
Rapport technique
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277462_0050.png
5. Quels besoins pour l’assistance au citoyen européen?
y
Avant la crise,
l’information aux citoyens doit être développée sur les procédures à suivre en
cas de crise dans un pays hors UE. Une campagne d’information pour un public ciblé devrait être
organisée dans les aéroports et dans d’autres lieux ciblés (agences de voyages, tour opérators,
presse, etc.).
y
Des actions de formations et mise à jour de l’information pour les membres des équipes
consulaires
portant par exemple sur les bases juridiques et conventions internationales applica-
bles, sur les procédures en matière d’intervention, sur l’identification des personnes, les enquêtes
sur place et la coopération avec les autorités locales, les contrats de transport internationaux (pour
le rapatriement des survivants).
y
Un échange d’informations
devrait avoir lieu entre les équipes consulaires sur les procédures
pour le transport des victimes dans le respect des conventions applicables; sur les dispositions en
matière de délivrance de visas; sur les documents de voyage et de laissez-passer, la protection des
résidents de longue durée; et sur les dispositions de santé publique (conventions internationales)
en cas de pandémie et retour par la frontière externe de l’UE.
y
Les
délégations de la commission
pourraient enfin assurer un appui pratique et logistique,
par exemple en accompagnant les représentants de l’UE aux rendez-vous avec le gouvernement
et les autorités locales; en aidant à l’établissement de contacts entre les équipes et la police, les
hôpitaux…; en participant à la mise à jour des plans d’évacuation pour assurer que les équipes
sont couvertes; en faisant le lien avec le Centre de Suivi et d’Information du Mécanisme Commu-
nautaire de Protection Civile. Celui-ci peut fournir une aide opérationnelle grâce à son réseau liant
les Etats membres 24 heures sur 24, notamment en échangeant les informations sur les besoins
des Etats membres en matière d’équipes d’identification des victimes, de rapatriement et
d’évacuations médicales.
49
Rapport technique
Pour une force européenne de protection civile :
europe aid
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277462_0051.png
50
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277462_0052.png
Annexe 1-
Lettre de mission
Annexes
Annexes
51
Pour une force européenne de protection civile :
europe aid
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277462_0053.png
Annexe 2 -
Instruments à disposition
de l'Union européenne
EIDHR
ECHO
Food Security
Uprooted People
Rehabilitation
NGO Co-financing
All developping
Mine Action
Civil Protection
MEDA
TACIS
CARDS
ALA
EDF
RRM
Regulation
Pour une force européenne de protection civile :
europe aid
Action
All
All
Asia, Latin America
All except SE Europe
All
All
Mediterranean
SE Europe
Africa, Pacific Caribbean
All
All
Europe Central Asia
Asia, Latin America
Eligible regions
Humanitarian Aid
Food Aid
Food security
Securing the
livelihoods and
safety of refugees/
refugee return
Civilian emergency
assistance
Mine action
Rehabilitation
Reconstruction
Infrastructure
development
Economic
development
Budgetary
support
Consolidation
of democracy
Rule of law
Inst, legal
and regulatory
framework
Human rights
Elections
Conflict
Prevention
Customs/Border
management
❨✓❩
❨✓❩
❨✓❩
52
❨✓❩
❨✓❩
❨✓❩
❨✓❩
Annexes
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277462_0054.png
Annexe 3 -
Réhabilitation et assistance à
la reconstruction aux pays affectés par le Tsunami
EU GRANT
ASSISTANCE
Commission
Austria
Belgium
Cyprus
Czech Republic
Denmark
Finland
France
Germany
Greece
Hungary
Ireland
Italy
Luxembourg
Malta
Netherlands
Poland
Portugal
Slovakia
Slovenia
Spain
Sweden
United Kingdom
PLEDGED
(GRANTS)
350.000.000
44.000.000
15.000.000
309.289
8.000.000
29.600.000
30.000.000
23.000.000
457.444.300
11.500.430
16.172.000
10.935.000
115.000.000
3.700.000
1.060.000
237.609.411
400.000
8.000.000
256.000
284.000
11.626.000
32.000.000
64.908.000
1.470.804.430
COMMITTED
IN 2005
169.215.000
16.662.309
7.600.000
309.289
6.300.000
30.834.000
14.320.000
25.000.000
222.000.000
11.500.000
1.133.796
10.950.465
75.000.000
3.700.000
1.060.000
184.805.809
247.000
5.058.112
256.000
284.000
10.958.000
43.313.000
61.700.000
902.206.780
C
OMMITMENTS
VS
P
LEDGES
48%
38%
51%
100%
79%
104%
48%
109%
49%
100%
7%
100%
65%
100%
100%
78%
62%
63%
102%
100%
94%
135%
95%
61%
DISBURSED
AS TO
N
OV
2005
D
ISBURSEMENTS
VS
C
OMMITMENTS
45%
43%
159%
89%
75.675.516
7.167.187
12.050.000
274.009
19.572.900
3.700.000
24.000.000
76.250.000
700.000
1.150.000
9.690.965
31.700.000
1.003.000
470.000
64.022.264
247.000
3.000.000
196.000
284.000
1.365.000
11.935.000
22.430.000
366.882.841
63%
26%
96%
34%
6%
101%
88%
42%
27%
44%
35%
100%
59%
77%
100%
12%
28%
36%
41%
53
TOTAL
Annexes
Pour une force européenne de protection civile :
europe aid
%
%
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Annexe 4 -
Liste des entretiens réalisés
durant la mission
I - Institutions européennes
Conseil de l'Union européenne
M. Javier SOLANA,
Secrétaire Général du Conseil de l'Union européenne/Haut Représentant
pour la Politique Extérieure et de Sécurité Commune (PESC)
M. Pierre de BOISSIEU,
Secrétariat Général du Conseil de l'Union européenne - Secrétaire
Général adjoint
M. Gijs de VRIES,
Secrétariat Général du Conseil de l'Union européenne - Coordinateur pour
la lutte contre le terrorisme
M. Robert COOPER,
Secrétariat Général du Conseil de l'Union européenne - Directeur Général
des Relations économiques extérieures, affaires politico-militaires
Général PERRUCHE,
Secrétariat Général du Conseil de l'Union européenne - Directeur Général
de l'Etat Major de l'Union européenne
M. William SHAPCOTT,
Secrétariat Général du Conseil de l'Union européenne - Directeur
du Centre de Situation de l'Union européenne
M. Patrice BERGAMINI,
membre du Cabinet du Secrétaire Général/Haut Représentant pour
la Politique Extérieure et de Sécurité Commune (PESC)
Mme Cesira D'ANIELLO,
Secrétariat Général du Conseil de l'Union européenne - Chef de l'unité
de coordination, Assistante du Directeur Général
Pour une force européenne de protection civile :
europe aid
Parlement européen
M. Elmar BROK,
Président de la Commission des Affaires Etrangères du Parlement européen
Commission européenne
54
M. Jacques BARROT,
Vice-président de la Commission, Commissaire en charge des transports
M. Franco FRATTINI,
Vice-président de la Commission, Commissaire en charge de la Justice,
liberté et sécurité
Mme Benita FERRERO-WALDNER,
Commissaire en charge des relations extérieures et
de la politique européenne de voisinage
M. Louis MICHEL,
Commissaire en charge du développement et de l’aide humanitaire
M. Stavros DIMAS,
Commissaire en charge de l’environnement
M. José CUTILEIRO,
Ambassadeur, Conseiller Spécial du Président de la Commission
M. Joao VALE DE ALMEIDA,
Chef de Cabinet de M. Barroso, Président de la Commission
européenne
M. Fernando ANDRESEN GUIMARAES,
Membre de cabinet de M. Barroso, Président de
la Commission européenne
M. Patrick CHILD,
Chef de Cabinet de Mme Ferrero-Waldner, Commissaire en charge
des relations extérieures et de la politique européenne de voisinage
M. Benoît LE BRET,
Chef de Cabinet de M. Barrot, Vice-président de la Commission,
Commissaire en charge des transports
M. Eneko LANDABURU,
Directeur Général, Direction Générale des Relations Extérieures
M. Antonio CAVACO,
Directeur Général, Service d’Aide Humanitaire de la Commission européenne
M. Jonathan FAULL,
Directeur Général, Direction Générale Justice, liberté, sécurité
M. Peter CARL,
Directeur Général, Direction Générale de l’Environnement
M. Stefano SANNINO,
Directeur Plateforme de Crises et coordination politique de la PESC,
Direction Générale des Relations Extérieures
M. Thierry DE SAINT MAURICE,
Directeur «Service Extérieur», Direction Générale des Relations
Extérieures
M. Paul WEISSENBERG,
Directeur Industrie aérospatiale, sécurité, défense et équipements,
Direction Générale Entreprises et Industrie
M. Ulrich KNUEPPEL,
Conseiller, Direction Générale des Relations Extérieures
M. Philippe WILLAERT,
Conseiller, Direction Générale des Relations Extérieures
Annexes
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Délégations/Représentations de la Commission européenne
M. Fernando VALENZUELA,
Chef de la délégation de la Commission européenne auprès
des Nations Unies à New York
M. Reijo KEMPPINEN,
Chef de la Représentation de la Commission européenne
au Royaume-Uni
M. Gerhard SABATHIL,
Chef de la Représentation de la Commission européenne en Allemagne
Mme May Ann RAMSAY,
Chef adjointe de la Représentation de la Commission européenne
en Suède
M. Charles-Michel GEURTS,
Délégation de la Commission européenne auprès des Nations
Unies à New York
Pour une force européenne de protection civile :
europe aid
55
Annexes
II - Etats membres de l’Union européenne
Allemagne
M. Wolfgang SCHAÜBLE,
Ministre fédéral de l’Intérieur
M. Reinhard SILBERBERG,
Secrétaire d’Etat aux affaires étrangères
M. Peter ALTMAIER,
Membre du Parlement allemand, Secrétaire d’Etat parlementaire
au ministère fédéral de l’intérieur
Ministère fédéral de l’intérieur
M. Joachim STEIG,
Directeur du département Sécurité Intérieure
M. Lothar FREISCHLADER,
Conseiller diplomatique auprès du ministre fédéral de l’Intérieur
Ministère des affaires étrangères
M. Peter TEMPEL,
Directeur du département des affaires européennes
M. Dr. Heinz-Peter BEHR,
Directeur du centre de crise
Autriche
Mme Ursula PLASSNIK,
Ministre fédéral des affaires étrangères
Mme Liese PROKOP,
Ministre fédéral de l’Intérieur
Ministère de l’Intérieur
Mme Barbara FISCHER,
membre de cabinet
M. Peter WIDERMANN,
Directeur Général adjoint, Protection civile, Président SCIFA
Mme Doris ITA,
Chef d’unité Protection civile
Mme Petra UNTERWEGER,
Protection civile
Mme Karin ZETTELMANN,
Protection civile
Mme Susanne KLEIN,
Affaires internationales
Ministère des affaires étrangères
M. Thomas OBERREITER,
membre de cabinet
M. Johannes KYRLE,
Ambassadeur, Secrétaire général des affaires étrangères
Mme Elisabeth TICHY-FISSLBERGER,
Ambassadeur, Directeur général adjoint aux affaires
économiques et européennes, Chef de la direction pour les questions institutionnelles
M. Wolfgang PAUL,
Ambassadeur, Chef de la Direction pour les Affaires consulaires
M. Peter LAUNSKY-TIEFFENTHAL,
Ministre Plénipotentiaire, Ministère fédéral des affaires étrangères
M. Karl PRUMMER,
Département de la Politique Extérieure et de Sécurité Commune,
Chef d’unité politique de sécurité européenne
Mme Kathrin BLANCK-PUTZ,
Département de la Politique Extérieure et de Sécurité Commune
M. Franz HÖRLBERGER
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Représentation Permanente de l’Autriche auprès de l’Union européenne
M. Gregor WOSCHNAGG,
Ambassadeur, Représentant Permanent de l’Autriche auprès
de l’Union européenne, Président du Comité des Représentants Permanents
Mme Jutta EDTHOFER,
deuxième secrétaire, représentation permanente de l’Autriche auprès
de l’Union européenne
Danemark
Représentation Permanente du Danemark auprès de l’Union européenne
Pour une force européenne de protection civile :
europe aid
M. Jorgen A. GAMMELGAARD,
Représentant adjoint au Comité Politique et de Sécurité
Finlande
Représentation Permanente de la Finlande auprès de l’Union européenne
M. Teemu TANNER,
Ambassadeur, Représentant de la Finlande au Comité Politique et de Sécurité
Mme Miia ARO-SANCHEZ,
deuxième secrétaire, coordinateur Comité Politique et de Sécurité
(Nicolaidis)
Mme Henriika LEPPO,
Représentation Permanente de la Finlande auprès de l’Union européenne,
Affaires juridiques
Mme Tuula TURUNEN,
Représentation Permanente de la Finlande auprès de l’Union européenne,
Conseiller
France
M. Nicolas SARKOZY,
Ministre de l’Intérieur et de l’Aménagement du Territoire
Mme Catherine COLONNA,
Ministre déléguée aux Affaires européennes
Ministère de l’Intérieur et de l’Aménagement du Territoire
56
M. David MARTINON,
conseiller des affaires étrangères, membre du Cabinet de M. Nicolas
Sarkozy, Ministre de l'Intérieur et de l'Aménagement du Territoire
M. Gérard COURTOIS,
conseiller sécurité civile, membre du Cabinet de M. Nicolas Sarkozy,
Ministre de l'Intérieur et de l'Aménagement du Territoire
M. Christian GALLIARD DE LAVERNEE,
Directeur de la Défense et de la Sécurité Civile (DDSC)
M. Didier LOPINOT,
chef de la mission aux affaires internationales et européennes
M. Philippe OTT,
chargé de mission aux affaires internationales et européennes
Ministère des Affaires Etrangères
M. Jean-Louis FALCONI,
Chef du service de la politique étrangère et de sécurité commune,
Ministère des Affaires Etrangères
M. Gilles BRIATTA,
Directeur de la Coopération européenne
M. Philippe SETTON,
Sous-directeur des Affaires générales et de l’avenir de l’Union
Représentation Permanente de la France auprès de l’Union européenne
M. Pierre SELLAL,
Ambassadeur, Représentant Permanent de la France auprès de l’Union
européenne
Mme Christine ROGER,
Ambassadeur, Représentant de la France au Comité Politique
et de Sécurité
M. Jérôme MONTANT,
conseiller, représentation permanente de la France au Comité Politique
et de Sécurité de l'Union européenne
M. Erkki MAILLARD,
représentation permanente de la France au Comité Politique et de Sécurité
de l'Union européenne
M. François-Xavier BOURGES,
conseiller Justice et Affaires Intérieures
Annexes
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Italie
M. Gianfranco FINI,
Ministre des Affaires Etrangères
M. Gianni LETTA,
Secrétaire d’Etat, Présidence du Conseil des Ministres
Présidence du Conseil des Ministres - Département de la Protection civile
Dott. Guido BERTOLASO,
Chef du département
Dott. Agostino MIOZZO,
Directeur du bureau des Relations internationales
Dott. Alessandro BARISICH,
conseiller senior pour les Affaires Internationales
Dott.ssa Elvira CASTELLANO,
responsable des questions européennes
Pour une force européenne de protection civile :
europe aid
57
Annexes
Ministère des Affaires Etrangères
Ambassadeur Paolo PUCCI di BENISICHI,
Secrétaire Général
Ambassadeur Ferdinando NELLI FEROCI,
Directeur Général pour l'Intégration Européenne
M. Luca GIANSANTI,
Correspondant Européen, Coordonnateur pour la PESC et la PESD
Mme Elisabetta BELLONI,
Responsable de la Cellule de Crise
Luxembourg
M. Jean-Louis SCHILTZ,
Ministre de la Coopération et de la Défense
Ministère des Affaires Etrangères
M. Marc BICHLER,
Directeur pour la Coopération au développement
Royaume-Uni
M. Douglas ALEXANDER,
Ministre des affaires européennes
Cabinet du Premier Ministre
M. Kim DARROCH,
conseiller du Premier ministre pour les affaires européennes et chef
du Secrétariat européen
Mme Catherine DAY,
Desk-officer Relations extérieures de l’UE au Secrétariat européen
M. Pete ROSE,
Secrétariat pour la Défense
Ministère des affaires étrangères
M. Paul SIZELAND,
Directeur des services consulaires du Ministère des affaires étrangères
M. David FITTON,
Directeur du groupe de crise consulaire
M. Bruce MANN,
Chef du service de la protection civile
M. Peter TALANTIRE,
Directeur de l’évaluation, des engagements et de la législation
Mme Charlotte VAN BAAK,
diplomate
Département pour le Développement International (DFID)
M. Jim DRUMMOND,
Directeur du département Nations Unies et Aide Humanitaire
M. Jack JONES,
Département Conflits et Affaires humanitaires
Représentation permanente du Royaume-Uni auprès de l’Union européenne
M. Vincent DEVINE,
Conseiller PESC & PESD, Représentant Adjoint au Comité Politique et de Sécurité
Suède
Mme Leni BJÖRKLUND,
Ministre de la Défense
M. Hans DAHLGREN,
Secrétaire d’Etat pour les Affaires Etrangères
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Ministère de la Défense
M. Johan RAEDER,
Directeur, Chef du Département pour les Affaires Internationales
et la Politique de Sécurité
M. Olle JONSSON,
Directeur, Relations Internationales, Département pour les Affaires civiles
Mme Susanna LIF,
conseiller politique
M. Lennart JOHANSSON,
expert senior
Ministère des Affaires Etrangères
M. Fredrik JÖRGENSEN,
Directeur Général Adjoint, Chef du département pour les Affaires
Consulaires et le droit civil
Mme Charlotte WRANGBERG,
Directrice Département des Affaires Consulaires et du droit civil
M. Tommy ANDERSSON,
Coordinateur européen, Département pour les Affaires Consulaires
et le droit civil
M. Carl-Magnus HYLTENIUS,
Directeur Général pour les Affaires Consulaires
M. Fredrik JÖRGENSEN,
Directeur Général Adjoint, Chef du département pour les affaires
consulaires et le droit civil
Pour une force européenne de protection civile :
europe aid
Ambassade de Suède auprès de la France
M. Frank BELFRAGE,
Ambassadeur de Suède à Paris
Mme Anna HAMMARGREN,
Ministre Plénipotentiaire
Représentation Permanente de la Suède auprès de l’Union européenne
Mme Pia ÖVELIUS,
conseiller pour la défense
M. Björn LYRVALL,
Ambassadeur, Représentant de la Suède au Comité Politique et de Sécurité
III - Etats tiers
Canada
M. Shawn BARBER,
Directeur, Prévention des conflits et Groupe Maintien de la Paix
Mme Elissa GOLBERG,
Directeur, Affaires humanitaires et Groupe de Réponse aux désastres
Mme Wendy GILMOUR,
Directeur, Groupe Opérations de Maintien de la Paix
M. Kevin O’SHEA,
Ministre Conseiller, chef adjoint de mission, mission du Canada auprès
de l’Union européenne
Mme Catherine BOUCHER,
Premier Secrétaire, Affaires Politiques, Mission du Canada auprès de
l’Union européenne
58
IV - Organisation des Nations Unies
Mme Margareta WAHLSTROM,
Sous-secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et
Coordinatrice adjointe des secours d'urgence, Bureau de la coordination des affaires humanitaires
M. Wolfgang WEISBROD-WEBER,
Directeur Europe et Amérique latine, Département des
opérations de maintien de la paix (DPKO)
Mme Louise FRECHETTE,
Vice Secrétaire générale des Nations Unies
V - Croix-Rouge
Professeur Jean-François MATTEI,
Président de la Croix-Rouge française
M. Antoine PEIGNEY,
Directeur des relations et des opérations internationales
M. Luc HENSKENS,
Directeur du Bureau européen de la Croix-Rouge
Annexes
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VI - Institut d’Etudes de Sécurité
Mme Nicole GNESOTTO,
Directrice de l’Institut d’Etudes de Sécurité
VII - Centre Européen pour la prévention et le contrôle des maladies
infectieuses
Pour une force européenne de protection civile :
europe aid
59
Annexes
Mme Zsuzsanna JAKAB,
Directrice du Centre Européen pour la prévention et le contrôle
des maladies infectieuses
Prof. Johan GIESECKE,
Chef d’unité du Conseil scientifique
Dr. Denis COULOMBIER,
Chef d’unité pour la préparation et la réponse
Dr. Andrea AMMON,
Chef d’unité Surveillance et Communication
VIII - Agence Spatiale européenne
M. Jean-Jacques DORDAIN,
Directeur Général
Mme Claudie HAIGNERE,
ancienne Ministre déléguée à la recherche et aux nouvelles
technologies et ancienne Ministre déléguée aux affaires européennes
Je souhaite aussi remercier les membres du groupe informel que j’avais constitué au sein de la
Commission européenne et qui m’ont apporté leur conseil et leur expertise:
M. Antonio CAVACO,
Directeur Général, Service d’Aide Humanitaire de la Commission européenne:
M. Johannes
LUCHNER,
Chef d’unité, Service d’Aide Humanitaire de la Commission européenne;
Mme Henrike
TRAUTMANN,
Assistante du Directeur Général du Service d’Aide Humanitaire de la Commission
européenne;
M. Hervé DELPHIN,
membre de cabinet du Commissaire Louis Michel, Commissaire
en charge du développement et de l’aide humanitaire;
M. Hubert GAMBS,
membre de cabinet du
Commissaire Ferrero-Waldner, Commissaire en charge des relations extérieures et de la politique
de voisinage;
M. Vincent GUEREND,
membre de cabinet du Commissaire Ferrero-Waldner,
Commissaire en charge des relations extérieures et de la politique de voisinage;
Mme Pia BUCELLA,
Directeur Gouvernance, Communication et Protection Civile, Direction Générale de l’Environnement;
M. Nicolas THERY,
Conseiller, Direction Générale de l’Environnement;
M. Ranieri SABATUCCI,
Assistant du Directeur Général Adjoint de la Direction Générale du Développement;
M. Olivier
LUYCKX,
Assistant du Directeur Général de la Direction Générale du Développement;
Mme Marleen
HARFORD,
Directeur, Secrétariat Général;
Mme Isabelle BENOLIEL,
Conseillère principale, Direction
Générale Santé et Consommateurs;
M. Francisco FONSECA MORILLO,
Directeur, Direction Générale
Justice, Liberté et Sécurité;
Mme Myriam SOCHACKI,
Conseiller, Direction Générale Bureau des
conseillers politiques européens
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Annexe 5 -
Liste des documents consultés
Les travaux du Comité des Représentants Permanents (COREPER II) entre le janvier 2005 et le mois
de mai 2006, ainsi que les travaux des groupes du Conseil liés à Protection Civile et aux Affaires
consulaires ont été pris en compte dans le rapport.
Plus spécifiquement, les documents suivants ont été consultés:
Pour une force européenne de protection civile :
europe aid
21/03/2006:
Rapport de M. Rolf Berend sur le Fonds de Solidarité de l’Union européenne adopté
par la Commission du Développement Régional du Parlement européen.
03/03/2006:
Rapport d’information fait au nom de la délégation pour l’Union européenne sur
l’action communautaire en matière de protection civile par M. Paul Girod, Sénateur – France.
13/02/2006 – 15/02-2006:
Report on Wilton Park Conference «Improving the emergency
response in Europe».
26/01/2006:
COM (2006) 29 final – proposition de Décision du Conseil instituant un mécanisme
communautaire de protection civile (refonte) – SEC (2006)113.
20/12/2005:
The EU’s contribution to the international response to the 2004 Asian Tsunami –
Achievements, next steps and lessons learnt – Discussion Paper – High-level Meeting, Brussels –
Department for International Development, United Kingdom.
29/11/2005:
document 15106/05 de la Présidence et du coordinateur contre-terrorisme
au Coreper, Limite – EU emergency and crisis co-ordination arrangements.
18/11/2005:
Rapport de Progrès sur la réponse de la Commission au tsunami dans l’Océan
Indien du 26 décembre 2004 et sur le renforcement de la réponse de l’UE aux crises et aux
désastres naturels dans les pays tiers.
09/2005
– Disasters, Diseases, Disruptions: a new D-drive for the EU, Institut d’Etudes de Sécurité.
10/11/2005:
Communication de la Commission au Conseil et au Parlement européen,
sur «Global Monitoring for Environment and Security (GMES): from concept to reality».
29/07/2005:
Rapport au Premier Ministre du Délégué interministériel M. Jean-Claude Mallet
pour l’aide de la France aux pays affectés par le tsunami.
20/04/2005:
Communication de la Commission au Conseil, au Parlement européen, au Comité
économique et social, et au Comité des régions sur «Renforcer la réponse de l’UE aux crises et
aux catastrophes naturelles dans les pays tiers».
20/04/2005:
Communication de la Commission au Conseil, au Parlement européen, au Comité
économique et social, et au Comité des régions sur «Perfectionner le mécanisme communautaire
de protection civile».
6/04/2005:
COM (2005) 113 final – Proposition pour un règlement du Conseil établissant un
Instrument de préparation et de réponse rapide pour les urgences majeures.
28/01/2005:
document de la Présidence – Suivi du CAGRE extraordinaire du 7 janvier 2005
sur le séisme et tsunamis dans l’océan indien – Plan d’action de l’Union européenne.
13/12/2004:
General Secretariat – The Hague Programme: strengthening freedom, security and
justice in the European Union.
60
Annexes
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